Une quarantaine de personnalités de gauche ont co-signé une tribune dans Libération, publiée le 15 mars, dénonçant le manque de campagne présidentielle. Parmi eux figurent, l'actrice Adèle Haenel, la militante féministe Caroline de Haas, l'enseignante Laurence de Cock ou encore le philosophe Frédéric Lordon. Mais aussi des personnalités pas forcément toujours classées parmi les «intellectuels», comme l'ex-leader syndicaliste des «Conti» (nental) dans l'Oise, Xavier Mathieu, ou le journaliste David Dufresne, dont le film Un pays qui se tient sage est consacré à la répression violente des Gilets jaunes.
Dans le texte, ils critiquent en introduction le contexte de l'élection cardinale : «Oui, il y a la guerre. Mais il se trouve qu’il y a aussi une campagne présidentielle. De qui cette situation fait les affaires ?, la chose est assez claire pour tout le monde. Une réélection sans campagne, quelle riche idée. Une campagne annulée par cas de force majeure, quelle providence.»
«Nous avions compris que Macron avait pour idéal le renouvellement de son mandat par tacite reconduction», prolongent-ils. Dénonçant le bilan d'Emmanuel Macron, particulièrement sur le volet social, ils ont lancé un slogan #PasDeDébatPasDeMandat visant à fédérer sur les réseaux sociaux.
Le mot d'ordre a été partagé par des politiques de gauche, très largement par des soutiens de La France insoumise (LFI), à l'instar de l'eurodéputée Manon Aubry : «L'horreur de la guerre ne doit pas faire oublier le débat présidentiel et la nécessaire confrontation des programmes : c'est le gage même de la démocratie. Alors Jupiter, on descend de sa tour d'ivoire et on accepte le débat démocratique ? #PasDeDébatPasDeMandat.»
Le député LFI, François Ruffin, a également tweeté : «Et maintenant, Jupiter doit descendre de son Olympe. On va le chercher avec #PasDeDébatPasDeMandat.»
A droite aussi, le hashtag #PasDeDébatPasDeMandat a été repris par différentes personnalités politiques. Le candidat à la présidentielle, Eric Zemmour, constate qu'«Emmanuel Macron veut nous faire croire qu'il n'a même plus le temps de se raser, de s'habiller et de se coiffer. Il veut qu'on le plaigne. Pendant ce temps, les Français travaillent et souffrent. #PasDeDébatPasDeMandat.»
Le partisan du Frexit et nouveau soutien de Nicolas Dupont-Aignan pour 2022, Florian Philippot, a aussi repris le slogan, faisant la constatation que «ce mot d’ordre agace profondément [Emmanuel] Macron, toute la caste [et Robert Ménard !]». «Alors donnons-nous à cœur joie : #PasDeDébatPasDeMandat ! Evidemment ! Diffusons ! Mandat illégitime !», ajoute-t-il.
Le 7 mars sur LCI, Emmanuel Macron avait déclaré qu'il ne souhaitait pas participer à un débat avec les autres candidats avant le premier tour de la présidentielle.