En France, 21 700 manifestants – selon les chiffres du ministère de l'Intérieur – ont protesté le 26 février dans une centaine de rassemblements contre l'opération militaire russe en Ukraine et conspué le président russe Vladimir Poutine.
A Strasbourg, où se trouve le siège du Conseil de l'Europe, 3 100 personnes – selon la préfecture – se sont rassemblées avec drapeaux ukrainiens et des pancartes sur lesquelles était inscrit «Poutine killer» («Poutine tueur») ou «Stop à la guerre». «Poutine et toute sa clique devront payer le prix pour cette agression et devront faire face à un tribunal international», a lancé à la foule Borys Tarasyuk, représentant permanent de l'Ukraine au Conseil de l'Europe.
A Paris, sur la place de la République, 5 000 manifestants – selon la préfecture de police – scandaient «Poutine assassin», ou encore «Poutine terroriste». A la tribune du rassemblement «Non à la guerre en Ukraine» – convoqué notamment par SOS Racisme et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) – le journaliste et député européen Bernard Guetta (élu sur la liste LREM et appartenant au groupe Renew Europe) évoque l'Ukraine attaquée par la Russie en assurant que «David va gagner contre Goliath».
«Stop War, stop Poutine» («Arrêtez la guerre, arrêtez Poutine»), «Nato act» («L'OTAN, agissez»), «Europe do more» («Europe, fais-en plus»), pouvait-on lire sur les pancartes brandies à Marseille, jumelée avec Odessa, une ville du sud-ouest de l'Ukraine. Dans la deuxième ville de France, les manifestants étaient 700, selon la préfecture.
«Il faut arrêter la guerre. Il est toujours possible de trouver une solution pour négocier», a déclaré à l’AFP le porte-parole national du Mouvement de la paix, Roland Nivet, parmi un millier de marcheurs à Rennes. «La guerre ne peut être la solution car on sait quand elle commence mais on ne sait pas quand elle finit», a-t-il également affirmé.
Les manifestants étaient aussi un millier à s'être rassemblés à Nantes, environ 350 à Clermont-Ferrand, 250 à Montpellier, 300 à Grenoble, Saint-Etienne ou Bordeaux, 200 à Chambéry ou une centaine au Puy-en-Velay.
A Bordeaux, le rassemblement s'est tenu en présence notamment de la candidate PS à l’élection présidentielle Anne Hidalgo. Des pancartes demandaient l’exclusion de la Russie du système bancaire international Swift ou dénonçaient l’Europe en tant qu'«esclave» du gaz russe.
L'opération militaire russe en Ukraine, que les Occidentaux notamment dénoncent comme une guerre d'invasion, a été annoncée le 24 février par le président russe Vladimir Poutine. Selon le chef d'Etat, elle vise à «démilitariser» et «dénazifier» l’Ukraine et à défendre les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dont il a reconnu l'indépendance trois jours plus tôt.
Selon un bilan de l'ONU en date du 28 février, 102 civils ont été tués dans l'offensive russe, dont 7 enfants, et 304 blessés. L'organisation estime néanmoins les chiffres réels «considérablement» plus élevés. De son côté, Moscou affirme viser exclusivement les infrastructures militaires et accuse Kiev de se servir de la population civile comme d'un «bouclier humain».