Un relâchement de langage ? Dans une interview sur Europe 1 consacrée à l'opération militaire russe en Ukraine, Jean-Louis Bourlanges, député des Hauts-de-Seine et président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée, a affirmé s'attendre «à des mouvements» de population dont il est difficile d'estimer l'ampleur. Mais, selon l'élu, les Ukrainiens qui s'apprêtent à quitter leur pays seront pour l'essentiel «des intellectuels» et apporteront aux pays d'accueil «une immigration de grande qualité dont on pourra tirer profit».
Jean-Louis Bourlanges a expliqué que le président russe Vladimir Poutine aurait intérêt à cette émigration d'une partie de la population ukrainienne «pour se débarrasser d'opposants potentiels». «S'ils sont à l'extérieur, ils ne le gêneront pas», a avancé l'élu, d'autant plus que cette nouvelle vague migratoire embarrassera l'Occident selon lui, «exactement comme a fait [Alexandre] Loukachenko à la frontière de la Biélorussie et de la Pologne». «Nos amis polonais s'apprêtent à recevoir des flots massifs», a souligné Jean-Louis Bourlanges.
Des personnalités politiques de bords très différents se sont prononcés en faveur de l'accueil de réfugiés ukrainiens. Interrogée sur cette perspective sur BFM TV ce 25 février, Marine Le Pen a répondu par l'affirmative : «Il faut respecter la convention de Genève», a-t-elle déclaré, plaidant pour une gestion de la crise «sous l'égide du Haut commissariat aux réfugiés». «Les villes [françaises] doivent se préparer à l’accueil de réfugiés ukrainiens», a indiqué de son côté Grégory Doucet, maire écologiste de Lyon, sur France Info. Il s'est dit prêt, à cet effet, à mettre à disposition des «lieux qui appartiennent à la ville», en rappelant que la municipalité avait déjà accueilli des réfugiés afghans au moment du retrait des troupes américaines en septembre 2021.
Selon le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, 100 000 personnes ont fui leur foyer en Ukraine et plusieurs milliers d'autres ont quitté le pays depuis le début de l'opération militaire russe ordonnée par Vladimir Poutine le 24 février.