International

Athènes ouvre de nouveaux camps pour migrants sous les critiques des ONG

Se libérer «du problème des migrants» : c'est le leitmotiv de la nouvelle politique migratoire de la Grèce, qui a ouvert deux nouveaux camps pour migrants grâce à des fonds européens, non sans susciter l'inquiétude de plusieurs ONG.

La Grèce a ouvert le 27 novembre deux nouveaux camps fermés pour migrants dans les îles de Leros et de Kos, un modèle critiqué par des défenseurs des droits humains pour les contrôles stricts qui y sont imposés.

«Une nouvelle ère commence», a déclaré le ministre des Migrations, Notis Mitarachi, en annonçant l'ouverture de ces deux nouveaux camps. « Dans les deux structures ouvertes aujourd'hui à Leros et Kos, de 6 500 demandeurs d'asile il y a un an, nous sommes passés à moins de 600. Une décongestion de 90%», a-t-il également précisé, avant de rappeler que le gouvernement grec s'était engagé «auprès des insulaires à tourner la page» et de reconnaître «qu'ils ont supporté un fardeau disproportionné les années précédentes».

Les nouveaux camps sécurisés, entourés de barbelés, pourvus de caméras de surveillance et de portails magnétiques où les demandeurs d'asile doivent présenter des badges électroniques et leurs empreintes digitales pour pouvoir entrer, sont fermés la nuit. Les migrants peuvent sortir dans la journée mais doivent impérativement rentrer le soir.

Ces nouvelles installations, que la Grèce s'est engagée à mettre en place grâce à des fonds de l'Union européenne, sont appelées à remplacer les anciens camps où s'entassaient des milliers de migrants dans des conditions insalubres. «Nous libérons nos îles du problème des migrants et de ses conséquences», a ajouté le ministre, poursuivant : «Les images des années 2015-2019 appartiennent désormais au passé.»

La Grèce, principale entrée des flux migratoires du Moyen-Orient

Le premier camp sécurisé de ce type a été ouvert en septembre sur l'île de Samos, après le démantèlement du vieux camp, véritable bidonville, qui avait abrité près de 7 000 demandeurs d'asile au plus fort de la crise migratoire entre 2015 et 2016. La Grèce avait été la principale porte d'entrée par laquelle plus d'un million de demandeurs d'asile, principalement des Syriens, des Irakiens et des Afghans, étaient arrivés en Europe en 2015. La situation en Afghanistan a fait redouter l'arrivée d'une nouvelle vague de migrants.

Les nouveaux camps à accès contrôlé sont dotés de commodités comme l'eau courante, les toilettes et de meilleures conditions de sécurité, qui étaient absentes dans les anciens camps. La Grèce a prévu d'ouvrir deux autres nouveaux camps sécurisés sur les îles de Lesbos et de Chios. La contribution de l'UE pour la mise en place de ces nouvelles installations s'élève à 276 millions d'euros (326 millions de dollars).

Des ONG se sont toutefois inquiétées de l'isolement des personnes qui y sont hébergées, estimant que leur liberté de mouvement ne devrait pas être soumise à des restrictions aussi sévères. Selon des estimations de l'ONU, quelque 96 000 migrants  se trouvent sur le territoire grec.