France

69% des femmes veulent conditionner le versement des aides sociales aux étrangers, selon un sondage

Un sondage Ifop publié par Femme actuelle souligne que 69% des Françaises veulent conditionner le versement des aides sociales à cinq années de séjour régulier sur le territoire. Un taux qui se rapproche de celui des hommes (77%).

Un sondage de l'Ifop publié le 6 février tendrait à atténuer le cliché selon lequel les femmes seraient politiquement plus modérées que les hommes. Cette enquête d'opinion diffusée par Femme actuelle et réalisée en janvier auprès de 2002 personnes dont 1043 femmes, souligne que 69% des Françaises interrogées se déclarent favorables à l'interdiction du versement de toute prestation sociale aux étrangers avant cinq années de séjour régulier en France. Les hommes sont toutefois plus encore en phase avec cette mesure, avec 77% d'opinions favorables dans cette catégorie.

«Il n'y a pas d'énormes différences avec les réponses des hommes, ce qui est une bonne chose. On note toutefois que les femmes sont un peu moins répressives, sécuritaires, et hostiles aux étrangers qu'eux», a commenté auprès de Femme actuelle Janine Mossuz-Lavau, directrice de recherches CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po.

Moins conservatrices sur le plan sociétal que les hommes

Sans surprise, les femmes qui comptent voter pour Valérie Pécresse (89%), Eric Zemmour (85%) et Marine Le Pen (84%) sont les plus convaincues par la mesure.

Par ailleurs, parmi l'ensemble des femmes sondées, 70% estiment que les allocations familiales devraient être réservées aux Français et aux Européens (72% du côté des hommes). Actuellement, leur versement bénéficie à tous les étrangers s'ils sont résidents ou disposent d'une carte de séjour en France, sous conditions de ressources.

Autres résultats à souligner : 58% des femmes interrogées veulent mettre fin à l'acquisition automatique de la nationalité française (66% pour les hommes), et 54% veulent que l'aide médicale d'Etat (AME) soit supprimée.

François Kraus, directeur du pôle politique de l'Ifop, nuance ainsi les enseignements du sondage, qui confirme certes «une droitisation de l'électorat féminin». «Sur le régalien, les femmes expriment une demande d'autorité. Pour autant, elles formulent aussi des demandes libertaires, moins conservatrices sur le plan sociétal que les hommes», précise-t-il auprès de l'hebdomadaire. Par exemple, 88% se disent favorables au suicide assisté, et 62% souhaitent la légalisation de la GPA pour les couples homosexuels.