France

«Colère» de Marlène Schiappa contre Caroline de Haas, qui dénonce une police «anti-femmes»

Une prise de position de la militante féministe Caroline de Haas, accusant sur Twitter la police et la justice d'être des institutions «anti-femmes et anti-enfants», a provoqué la «colère» de Marlène Schiappa, qui a pris leur défense.

Marlène Schiappa, la ministre déléguée chargée de la citoyenneté, connue pour son engagement en faveur de la cause des femmes, a condamné ce 22 janvier sur les réseaux sociaux un tweet de la militante féministe Caroline de Haas, qui reprochait à la justice et à la police d'être des institutions «anti-femmes et anti-enfants».

Une prise de position en forme de conclusion d'une série de tweets, dans laquelle Caroline de Haas accusait la justice française de défendre «les pédocriminels» en citant un article de Yahoo Actualités relatant une affaire de viol d'enfant à Orchies, dans le Nord, dans laquelle la justice aurait déqualifié «les violences».

Votre justice est du côté des personnes violentes

«Votre justice est du côté des personnes violentes», ajoute Caroline de Haas dans un autre tweet, avant de conclure son dernier message vindicatif en ces termes : «Peut-être qu’un jour on dira toutes : "Stop. On ne va plus porter plainte." et qu’on ira occuper, toutes ensemble, les commissariats et tribunaux pour que ça change.»

Une charge à l'encontre de l'institution policière qu'a, dès le lendemain, condamnée Marlène Schiappa avec une grande virulence sur les réseaux sociaux : «Pas de mot pour dire ma colère face à ce tweet ignoble qui décourage les femmes et enfants victimes de violences à porter plainte et qui crache sur les policières, policiers, gendarmes qui interviennent 400 000 fois par an pour leur sauver la vie», a-t-elle ainsi commenté les tweets de l'ancienne porte-parole de l'association Osez le féminisme !.

Cette dernière n'a pas tardé également à répondre à la ministre en ces termes : «Marlène Schiappa est en colère car j'écris que la police et la justice déconnent à plein régime sur les violences sexistes et sexuelles.»

J’adresse mon soutien aux femmes et aux hommes, dans la police ou dans la Justice, qui se battent tous les jours contre ces fléaux

Camille Chaise, porte-parole du ministère de l'Intérieur, a elle aussi réagi en déplorant ces propos. «A la lecture de ce tweet, je repense à toutes les femmes et enfants que j’ai aidés quand j’étais policier de terrain», affirme-t-elle en réponse à la militante sur Twitter. 

François Jolivet, député LREM de l'Indre, s'est dit lui «profondément choqué par ces propos». «J’adresse mon soutien aux femmes et aux hommes, dans la police ou dans la Justice, qui se battent tous les jours contre ces fléaux», ajoute-t-il.

La journaliste du quotidien L'Opinion Emmanuelle Ducros a elle aussi fustigé les propos de la militante féministe dans un tweet : «Non seulement c'est faux, mais c'est dévastateur. Entretenir les victimes dans l'idée qu'elles ne seront pas entendues – alors que plus elles parleront mieux ce sera – est cynique, opportuniste, délétère», dénonce-t-elle.