France

Darmanin plaide pour un dialogue «plus ouvert» et «plus divers» avec les musulmans

Gérald Darmanin a enjoint les musulmans à écrire une «nouvelle page» dans l'organisation de leur culte, et a promis de les aider à créer un «statut» et une «protection sociale» pour les imams.

Gérald Darmanin a appelé le 5 février les musulmans à écrire «une nouvelle page» dans le dialogue entre l'Etat et l'islam lors de la première séance plénière du Forum de l'islam de France.

«Nous devons aujourd'hui écrire une nouvelle page», a ainsi déclaré le ministre de l'Intérieur devant une petite centaine de personnalités du culte musulman – pour la plupart des acteurs de terrain issus des départements –, réunies au Conseil économique, social et environnemental (Cese) à Paris.

«Ce dialogue renouvelé avec l'Etat reposera désormais sur des femmes et des hommes qui tirent leur légitimité de leur travail et de leur logique de terrain», a-t-il ajouté, plaidant pour «une nouvelle forme de dialogue plus ouvert, plus divers, plus représentatif de la diversité de l'islam de France».

«Désormais, il n'y aura plus», pour les pouvoirs publics, «de représentant unique du culte musulman, compétent sur tous les sujets, mais des collectifs organisés par thématiques pour obtenir des résultats concrets», a-t-il affirmé, voulant tirer les enseignements «des échecs» du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui était depuis 2003 l'interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, mais a été miné par des luttes intestines.

«Organisez-vous», leur a-t-il lancé. Dans la matinée, quatre groupes de travail ont examiné quatre sujets jugés prioritaires : l'organisation des aumôneries (militaire, pénitentiaire, hospitalière), la professionnalisation des imams, l'application de la loi dite contre le «séparatisme», enfin la sécurisation des lieux de culte et les actes antimusulmans.

Gérald Darmanin a notamment assuré que le gouvernement serait «aux côtés» des musulmans «pour que les imams aient un statut» et «une protection sociale».

Lors des travaux, il a été proposé de lancer une cinquième réflexion, portant sur la question d'«un financement transparent du culte musulman [...] nerf de la guerre», selon le ministre, qui a salué l'initiative.