France

Roubaix : le maire admet avoir pu s'être «trompé» concernant une association accusée de prosélytisme

«Je l’avoue : j’ai [...] soutenu une association qui venait de faire scission avec une mosquée devenue salafiste», a déclaré ce 24 janvier Guillaume Delbar qui estime avoir pu être trompé sur sa réelle activité.

Le maire DVD de Roubaix, Guillaume Delbar, poursuivi pour «détournement de fonds publics par négligence» dans une affaire de subvention d'une association accusée de prosélytisme islamique, a admis ce 24 janvier avoir pu se tromper en lui accordant son soutien. Guillaume Delbar doit comparaître le 1er février à Lille (Nord) au côté de trois dirigeants de l'association de soutien scolaire Ambitions et initiatives pour la réussite (AAIR). Ces derniers, dont le président, seront jugés pour «abus de confiance». 

«Je l’avoue : j’ai [...] soutenu une association qui venait de faire scission avec une mosquée devenue salafiste. Pourquoi ? Parce qu’elle développait un programme formidable d’aide à la réussite scolaire pour les enfants roubaisiens», a affirmé dans un communiqué l'édile en réaction à une enquête du magazine Zone interdite (M6) consacrée à l'islam radical et évoquant l'association roubaisienne.

«Cette association a été soutenue de manière unanime par les collectivités durant des années [...] Je peux avoir été trompé, j’ai pu me tromper. Mais le débat ne doit pas être manipulé par ceux qui voient des séparatistes partout», a-t-il ajouté. 

Le juriste Amine Elbahi, originaire de Roubaix, avait alerté la préfecture du Nord en octobre 2020 sur cette association, l’accusant de dispenser des «cours coraniques». Il avait aussi écrit au maire, mettant en avant que «plusieurs indices permettent de comprendre que cette association ne respecte pas les valeurs républicaines et le principe de laïcité». 

Des contrôles déjà réalisés par la préfecture 

Après la diffusion du sujet de Zone interdite, la préfecture du Nord a confirmé sur Twitter «que des contrôles réalisés par les services de l’Etat ont mis en évidence que l'association AAIR dispensait des cours d'arabe à caractère cultuel».

«Dès connaissance des résultats des contrôles, [la préfecture] a suspendu le 1er mars 2021 les subventions de l’Etat à cette association, demandé le remboursement des subventions versées et fait un signalement au parquet de Lille», a-t-elle précisé. 

Guillaume Delbar avait précisé début janvier à l'AFP que la ville avait procédé «en 2021», après communication des résultats de l'enquête de la préfecture, «au gel des subventions et au retrait des locaux» mis à la disposition de l'AAIR.