France

Le nombre de migrants secourus en mer au large de Calais a explosé en 2021

Le nombre de migrants secourus au large de Calais et pris en charge par l'Etat a triplé en 2021, une année record, a indiqué le 10 janvier l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii).

«Le nombre de personnes naufragées au large de Calais et mises à l'abri a été de 1 002 en 2021», contre 341 en 2020, soit une augmentation de 194%, a annoncé l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) à l'AFP le 10 janvier.

Fin novembre, 27 migrants qui tentaient de rejoindre les côtes anglaises à bord d'une embarcation de fortune ont trouvé la mort dans le naufrage le plus meurtrier sur cette voie maritime, suscitant une vague d'émotion autant qu'un regain de tensions entre Londres et Paris sur le dossier migratoire.

Seuls deux personnes ont été rescapées et font désormais partie du millier de migrants pris en charge l'an dernier. Cette prise en charge représente «un effort financier qui ne cesse d'augmenter», a déclaré le directeur général de l'Ofii, Didier Leschi.

31 103 personnes «mises à l'abri et orientées dans le dispositif national d'accueil»

Par ailleurs, le nombre de personnes vivant sur des campements de fortune sur le littoral nord dans l'espoir de passer vers la Grande-Bretagne et qui ont été «mises à l'abri et orientées dans le dispositif national d'accueil a été de 31 103» l'an dernier, en hausse de 239% par rapport à 2020 (9 172), a appris l'AFP de même source. La part de personnes en famille ou «vulnérables» a doublé, passant de 1 158 à 2 273.

Au total, souligne l'Ofii, 9 779 places d'hébergement ont été proposées en 2021, essentiellement dans les Hauts-de-France (98%) et 6 950 personnes ont été hébergées. 

Les associations qui viennent en aide aux migrants dans la région, elles, accusent régulièrement les autorités de mener une politique dissuasive sur le littoral : plusieurs militants avaient observé une grève de la faim entre octobre et la mi-novembre 2020, pour réclamer un moratoire sur les démantèlements quasi-quotidiens de campements et dénoncer le traitement «inhumain» réservé aux migrants.

«Ne pas prendre en compte les efforts de l'Etat pour prendre en charge la situation complexe de Calais, c'est participer de l'hystérisation des débats sur l'immigration», a récusé Didier Leschi, qui mène depuis octobre dernier une mission de médiation à Calais pour le compte du gouvernement.