Dans la matinée du 30 décembre, des affrontements ont éclaté entre forces de l'ordre et migrants lors du démantèlement d'un campement à Calais, faisant une quinzaine de blessés parmi les policiers et plusieurs côté migrants, selon l'AFP qui s'appuie sur des déclarations de la préfecture et d'associations.
Le photojournaliste Louis Witter a publié plusieurs photos de l'opération de démantèlement menée par les forces de l'ordre. «Ce matin à Calais, policiers et gendarmes sont venus expulser l’un des campements de la ville. Il est actuellement noyé sous les gaz lacrymogènes», a-t-il écrit.
«Des policiers et des gendarmes ont fait face, dans le cadre d'une opération d'évacuation [à] une centaine de migrants faisant preuve d'une très grande agressivité et refusant de quitter les lieux», a affirmé la préfecture du Pas-de-Calais dans un communiqué. «[Dès le début de l'opération], les forces de l’ordre ont été la cible de nombreux jets de projectiles. Une quinzaine de policiers et gendarmes ont été blessés et pris en charge par les services de secours», a-t-elle assuré.
Dans un tweet, le syndicat de police UNSA a publié des photos des blessures de membres des forces de l'ordre.
Citée par l'AFP, Emma, du réseau inter-associatif Human Rights Observers (HRO), a fait état à l'AFP d'au moins trois migrants blessés et transférés à l'hôpital. Selon elle, quelque 200 personnes vivaient sur ce site. Dans son récit, elle affirme que les «les forces de l'ordre ont ordonné aux agents de nettoyage de tout saisir et un cordon de CRS s'est créé à 9h30».
Toujours selon elle, les CRS ont par la suite «coursé les personnes exilées vers la sortie du périmètre», leurs tentes sont alors restées à l'intérieur de ce périmètre et «les agents de nettoyage avaient pour ordre de tout saisir». Une rixe aurait alors éclaté entre les migrants «qui lançaient des cailloux, et les CRS, qui utilisaient des gaz lacrymo et des LBD».
De son côté, l'association Utopia56 s'est insurgée contre l'opération des forces de l'ordre : «Ce matin déferlement de violences à Calais (gaz + LBD) d'un Etat qui a tout face à des personnes qui n'ont rien. Lors de l'expulsion, 32 tentes ont été "confisquées" et d'autres détruites par la centaine de CRS mobilisés», écrit-elle sur Twitter accompagnant une photo de cartouches de LBD.
Un campement reconstitué après un précédent démantèlement ?
Selon la mairie limitrophe de Marck, le campement abritait une centaine de migrants, en majorité africains, qui s'y étaient réinstallés après un précédent démantèlement il y a quelques semaines.
D'après la mairie, des cartouches de gaz lacrymogène et projectiles divers jonchaient les lieux à l'arrivée d'une équipe municipale qui s'est rendue sur place, alertée par des riverains. La tension était retombée en milieu de matinée.
Le site, dit de la Turquerie, est situé près d'un rond-point où des migrants tentent régulièrement de monter à bord de poids-lourds dans l'espoir de pouvoir rallier le Royaume-Uni, selon la mairie.