Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a «appelé à la responsabilité des acteurs [...] surtout médiatiques au sujet de la vaccination» dans un courrier adressé à Delphine Ernotte, la présidente de France télévision, groupe auquel appartient Guadeloupe la première.
Le 9 décembre, la chaîne publique guadeloupéenne a diffusé une émission, «Regards Croisés», sur les effets secondaires des vaccins contre le Covid-19, qui a «provoqué au sein de la communauté médicale et de la société civile du territoire, un émoi que je partage», a indiqué le 6 janvier le ministre dans ce courrier dont l'AFP a obtenu copie ce 6 janvier.
«Il est indéniable que votre mission de service public consiste à ouvrir le débat et à répondre aux inquiétudes de la population», mais, «dans la réalité, aussi bien l'intitulé de l'émission que la composition de plateau, ainsi que les échanges entre les intervenants ont laissé s'installer dans l'opinion l'idée que les vaccins n'étaient pas sûrs, alors que les études scientifiques nous disent l'inverse», écrit le ministre.
Ce courrier fait suite à plusieurs signalements que nous avons reçus
«Ce type de diffusion ne peut qu'alimenter les doutes et je le regrette», écrit encore Sébastien Lecornu, qui rappelle que le vaccin est «aujourd'hui l'un des moyens les plus efficaces pour protéger nos concitoyens des formes graves de cette maladie».
«Ce courrier fait suite à plusieurs signalements que nous avons reçus», indique-t-on au ministère des Outre-mer.
Plusieurs médecins, mais aussi des représentants de la société civile, comme le président de la chambre de commerce et d'industrie, qui a qualifié l'émission de «propagande délirante antivax», ont écrit à Delphine Ernotte et au ministre.
«Nous avons répondu au collectif de médecins», a-t-on indiqué chez France TV, où l'on ajoute qu'une réponse sera également formulée au ministre.
Dans le courrier adressé au collectif de médecins, Delphine Ernotte a rappelé «20 mois de sensibilisation quotidienne» aux gestes barrières, à la vaccination, la diffusion de «conférences publiques» sur le sujet, en partenariat avec les instances hospitalières et de gouvernance locale.
Par ailleurs, «l'ampleur de la très forte réticence à l'encontre de la vaccination d'une partie de la population, rend impossible le fait de ne lui réserver aucun traitement journalistique», a-t-elle estimé.
A l'heure actuelle, moins de 50% de la population guadeloupéenne de plus de 18 ans est primo vaccinée.