Le directeur du CHU de Guadeloupe et ses deux adjoints ont dû être secourus par la police de leurs bureaux assiégés le 4 janvier par des militants contre l'obligation vaccinale des soignants et des pompiers, a annoncé la direction de l'hôpital.
On m'a déchiré ma chemise, j'ai reçu de l'urine sur moi pendant que je courais vers une voiture de police
Le bâtiment administratif du CHU de Guadeloupe a été assiégé dans la journée et la direction «séquestrée» dans ses bureaux avant d'être finalement «exfiltrée» par la police, a ainsi expliqué le directeur général du CHU, Gérard Cotellon.
«J'ai été extrait avec un coup de poing dans les côtes et un énorme coup sur la tête, j'ai perdu connaissance pendant 10 secondes je pense», a précisé Gérard Cotellon. Son adjoint Cédric Zolezzi a également déclaré avoir été molesté. «On m'a déchiré ma chemise, j'ai reçu de l'urine sur moi pendant que je courais vers une voiture de police», a-t-il assuré, se disant «choqué». La direction a annoncé son intention de déposer plainte.
Nous sommes venus réclamer l'argent que l'on nous doit
Si cette exfiltration n'a pas donné lieu à des interpellations, elle a été comme une «mêlée de rugby» selon une source policière, alors que les manifestants étaient «plutôt calmes» tout au long de la journée. «Nous sommes venus réclamer l'argent que l'on nous doit», a déclaré Gaby Clavier, ancien secrétaire de la branche santé du syndicat UGTG, présent sur les lieux avec les manifestants. Ces derniers réclament le versement des salaires des agents suspendus, à la suite de leur refus de se conformer à l'obligation vaccinale. Les manifestants ont quitté les lieux en début de soirée. Ce n'est pas la première fois que ces locaux administratifs sont pris pour cible dans le cadre de cette mobilisation. Fin 2021, plusieurs dégradations avaient déjà eu lieu. Selon le CHU, qui se prépare à un afflux de malades en raison de la résurgence de l'épidémie de Covid-19, 95% des membres du personnel «répondent à l'obligation vaccinale».