France

Trois fédérations musulmanes décident de signer la charte de l'islam de France voulue par l'exécutif

Alors que Gérald Darmanin annonçait la mort du Conseil français de culte musulman (CFCM), mi-décembre, trois fédérations musulmanes ont décidé de signer une charte souhaitée par le gouvernement.

Estimant qu'elle constitue un «compromis perfectible», trois fédérations musulmanes ont annoncé ce 25 décembre leur décision de signer la «Charte des principes de l’islam de France», un texte voulu par le gouvernement.

«Par cet acte solennel nous invitons en toute fraternité l’ensemble des fédérations membres du CFCM [Conseil français du culte musulman] au rassemblement au sein de cette unique instance qui est et restera notre maison commune, nous en sommes convaincus», notent dans un communiqué commun les fédérations turques du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) et du Millî Görüs ainsi que le mouvement Foi et Pratique, proche des prédicateurs rigoristes du Tabligh.

Ces trois fédérations disent ainsi répondre aux propos tenus le 13 décembre par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur la «mort» du CFCM. Elles avaient initialement refusé de signer la Charte réclamée par l'exécutif, qui proscrit «l'ingérence» d'Etats étrangers et réaffirme notamment la «compatibilité» de l'islam avec la République française ou bien l'égalité hommes-femmes.  

En janvier 2021, quand les dirigeants du CFCM annonçaient avoir trouvé un accord sur cette charte, le CCMTF, CIMG France et Foi et Pratique de leur côté avaient critiqué un manque de consultation en amont du texte et son contenu, et avaient estimé qu'il risquait de «fragiliser» la confiance à l'égard des musulmans. Les trois fédérations étaient toutefois restées au sein du CFCM, interlocuteur historique des pouvoirs publics sur le culte musulman, alors que quatre autres, dont la Mosquée de Paris, avaient décidé de quitter le bureau du CFCM et de créer une «Coordination». 

Le CFCM, créé en 2003 et qui regroupe plusieurs fédérations de mosquées, est plongé depuis dans la tourmente. La «divergence» exprimée par les trois fédérations a été «dangereusement instrumentalisée pour donner lieu à un climat de division néfaste aux musulmans de France», écrivent-elles pour expliquer leur initiative destinée à «s’affranchir d’une responsabilité qui nous est injustement attribuée». «Notre préoccupation majeure est d’œuvrer à l’unité des musulmans de France et à la cohésion nationale dans le respect des principes et des valeurs de la République, battue en brèche dans ces moments difficiles», assurent-elles.