France

Guéant vit «très mal» l'idée de passer les fêtes de fin d'année et son anniversaire en détention

L'ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy, actuellement en détention, ne verra sa demande de remise en liberté examinée que le 19 janvier, le conduisant probablement à passer les fêtes de fin d'année au centre pénitentiaire.

La demande de remise en liberté de l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant, incarcéré depuis le 13 décembre car il n'avait pas versé dans les temps une somme d'argent liée à une condamnation, sera examinée le 19 janvier, a-t-on appris le 22 décembre auprès de son avocat, confirmant une information d'Europe 1.

Claude Guéant, 76 ans, a payé le 16 décembre 292 000 euros pour solder la dette due au Trésor public à la suite d'une condamnation de 2017 dont la justice a estimé qu'il ne respectait pas les obligations. Il a aussitôt fait une demande d'aménagement de peine visant à sa libération et espérait que le juge d'application des peines l'étudierait plus rapidement.

Un délai d'examen anormalement long, selon l'avocat de Claude Guéant

«Je m'étonne d'un délai aussi long alors que tout a été réglé en trois jours», a déclaré à l'AFP son avocat Me Philippe Bouchez El-Ghozi. Claude Guéant «passera non seulement les fêtes en prison, mais aussi son anniversaire [...] il le vit très, très mal».

Dans le détail, «Claude Guéant a payé 133 315,95 euros pour placer sa dette à zéro», mais a aussi réglé celle d'«un des co-condamnés [qui] n'avait pas payé toute sa part et il s'agit d'une dette solidaire donc due à 100% par chaque condamné», avait-il expliqué le 19 décembre. Selon lui, la somme a été réunie grâce à des prêts consentis par des proches.

Claude Guéant est placé depuis une semaine en détention au centre pénitentiaire de Paris-La Santé en application de la condamnation de 2017, une première pour un ancien ministre de l'Intérieur.

Dans l'affaire des primes en liquide du ministère de l'Intérieur, l'ancien bras droit de Nicolas Sarkozy avait été condamné le 23 janvier 2017 en appel à deux ans d'emprisonnement dont un an avec sursis probatoire et 75 000 euros d'amende. Il purgeait cette peine – devenue définitive deux ans plus tard après le rejet de son pourvoi en cassation – sous le régime de la liberté conditionnelle.

Début novembre cependant, la cour d'appel de Paris avait révoqué une partie de son sursis (3 mois) et de sa liberté conditionnelle (6 mois), estimant que Claude Guéant ne réalisait pas les versements nécessaires pour payer l'amende et les dommages et intérêts qu'il s'était vu infliger. C'est en exécution de ces décisions que Claude Guéant a été placé sous écrou, pour neuf mois, avait précisé à l'AFP Me Philippe Bouchez El-Ghozi.