En première ligne de la contestation des mesures de restriction des libertés prises depuis le début la crise sanitaire, le président des Patriotes Florian Philippot a lancé ce 21 décembre un pavé dans la mare pour tenter d'imposer ce sujet majeur dans la campagne présidentielle.
«Notre pays est très gravement brutalisé et attaqué. Nos enfants sont attaqués, les travailleurs sont attaqués et c'est d'une violence inouïe. Nous avons le devoir de faire l'Union sacrée», a-t-il ainsi déclaré dans une interview pour Valeurs Actuelles publiée sur son compte Twitter. Florian Philippot a appelé les candidats à la présidentielle ayant manifesté à des degrés divers leur opposition aux restrictions, et notamment au pass vaccinal (Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Eric Zemmour, Jean Lassalle, Nicolas Dupont-Aignan, François Asselineau), à «mettre en pause leur campagne» le 8 janvier prochain pour montrer ensemble leur opposition sur le sujet.
«Commençons par montrer [l'Union sacrée] ce 8 janvier, ensemble. Si vous avez le 8 janvier, une myriade de leaders politiques qui sont là – dont sept candidats à l'élection présidentielle qui a lieu trois mois plus tard – vous imaginez que là, on ne peut plus échapper au débat. Là on met les pieds dans le plat. Là, cela devient le centre de l'attention politique, médiatique, gouvernementale. Et là on peut renverser le rapport de force», a-t-il ajouté.
Le leader des Patriotes a pris soin de souligner qu'il ne s'agissait pas de se placer derrière sa candidature, mais bien derrière une idée qu'ils défendent tous. «On ne gomme pas nos divergences, on ne gomme pas nos débats, nos controverses. Mais à un moment, on estime qu'il se passe quelque chose d'inédit», a-t-il poursuivi, dénonçant la «violence» et la «brutalité» des mesures prises, des propos gouvernementaux tenus et de la «grave propagande médiatique pour saupoudrer tout ça».
Reste à voir comment réagiront les leaders politiques précités. A l'heure actuelle, Jean-Frédéric Poisson, qui a rejoint la campagne d'Eric Zemmour, a semblé séduit par l'idée, répondant dans un tweet : «Mobilisons-nous ensemble !»
Le texte de loi examiné «entre Noël et le jour de l'An»
Le 17 décembre, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé la transformation prochaine du pass sanitaire en pass vaccinal. Il avait justifié cette mesure par la cinquième vague du Covid-19 et l'arrivée du variant Omicron en France. Selon les derniers chiffres publiés par Santé publique France, les services de soins critiques comptent 3 025 personnes atteintes par le Covid depuis le 20 décembre, soit le chiffre le plus élevé depuis le mois de mai dernier.
Concrètement, pour entrer dans les lieux soumis à ce pass (restaurants, lieux de culture, de loisirs...), un test négatif ne suffira plus : il faudra forcément avoir été vacciné (ou guéri du Covid) et avoir reçu une dose de rappel. Un Conseil des ministres exceptionnel doit adopter le projet de loi sur ce nouveau pass vaccinal le 27 décembre afin de permettre au Parlement, selon les termes du porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, «d’être en situation d'examiner ce texte dès la semaine prochaine, entre Noël et le jour de l'An».
Le gouvernement n'a par ailleurs pas exclu pas d'aller «au-delà» des mesures de restriction en vigueur en cas de «reprise très forte de l'épidémie liée au variant Omicron», comme l'a souligné le 21 décembre le même Gabriel Attal.