Le 10 décembre, la Finlande a choisi l'avion de combat américain F-35 pour renouveler sa flotte, s'ajoutant ainsi à la liste des pays européens à choisir le modèle de l'avionneur américain Lockheed Martin. Il s'agit d'un contrat de 8,4 milliards d'euros portant sur 64 appareils, soit le plus important contrat d'armement de l'histoire de la Finlande. Ce choix attendu, qui se fait notamment au détriment du Rafale du Français Dassault, a suscité de nombreuses réactions critiques dans l'Hexagone.
Dans un communiqué diffusé le même jour, le groupe Dassault Aviation a déclaré «prend[re] acte de la décision souveraine des autorités finlandaises» tout en regrettant «une fois encore [...] une préférence américaine en Europe». «Dassault Aviation et ses partenaires industriels poursuivent, pour leur part, le développement des capacités opérationnelles du Rafale, au service de la France et des pays qui veulent disposer en toute souveraineté d’une armée de l’Air de premier rang», indique l'entreprise fondée en 1929 par Marcel Dassault.
«La Finlande ridiculise Macron et Pécresse», a estimé sur Twitter François Asselineau, président de l'UPR, le 11 décembre. «24 heures pile après les promesses enflammées de Macron sur la "souveraineté européenne" et de Pécresse sur la "préférence européenne", la Finlande achète des F-35 et rejette les offres de Rafale (France), Gripen (Suède) et Eurofighter (Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Espagne)», a précisé le candidat souverainiste à la prochaine élection présidentielle.
Le député européen du groupe Identité et démocratie, Thierry Mariani, a pour sa part déploré sur le même réseau social le 10 décembre «un pays européen de plus qui préfère acheter ses avions militaires aux USA plutôt qu’en Europe». «Après, ne me parlez pas d’une volonté de "défense européenne indépendante" par les 27 Etats de l’UE, c’est grotesque !», a vitupéré l'ancien ministre chargé des Transports de Nicolas Sarkozy.
«On arrête quand de nous prendre pour des cons avec l’UE de la défense ?», s'est interrogé le président de Génération Frexit, Charles-Henri Gallois, le 10 décembre sur Twitter. «Il n’y a que Macron pour croire à une telle chimère. La défense ne peut être que nationale. Qu’il arrête de brader nos intérêts au nom de son idéologie !», a-t-il jugé.
«L’Europe de la défense se porte toujours aussi bien, merci», a quant à lui ironisé Pierre Dumazeau, directeur de la rédaction de la Lettre de l'Expansion, le 10 décembre, toujours sur Twitter.
Les mésaventures du F-35 encouragent certains observateurs à considérer cet avion comme un fiasco technologique en plus d'être un gouffre financier. Il s'agit en effet du programme militaire le plus coûteux de l'histoire du Pentagone avec une enveloppe totale évaluée à 1 500 milliards de dollars sur ses 55 ans de durée de vie.