France

Présidentielle 2022 : Jean-Luc Mélenchon lance un «parlement de l'Union populaire»

Lors d'un meeting à La Défense, Jean-Luc Mélenchon a proposé de créer une union autour d'un «parlement» afin de rassembler au-delà des Insoumis. «La France ce n'est pas l'extrême droite», a-t-il également soutenu.

Le 5 décembre à La Défense, Jean-Luc Mélenchon a effectué son premier grand meeting de campagne présidentielle, rassemblant 3 000 personnes – et 1 500 autres dans une salle attenante, selon La France insoumise (LFI).

Le leader insoumis a lancé un «parlement de l'Union populaire» au-delà de LFI pour enclencher une dynamique : «Nous installons le parlement de l’Union populaire qui est la démonstration que c'est possible avec le meilleur de ce qu'incarne la patrie républicaine : scientifiques, syndicalistes, écrivains, acteurs, créateurs de toutes sortes... Voilà la France qui flamboie, crée, ouvre les chemins.»

«Assez d'hésitations, au combat !», a-t-il notamment scandé. Le candidat, crédité de 7,5 à 10% des intentions de vote dans les sondages, est pour l'instant loin des près de 20% réalisés en 2017.

«En 2022, chacun doit prendre sa part au combat [...] Quoiqu'il arrive, ne baissez jamais la tête !», a-t-il exhorté. 

«On est là ! Après tout ce que vous nous avez fait, on est encore là !», s'est aussi exclamé Jean-Luc Mélenchon, en référence à des années mouvementées, et au moment où la gauche part divisée dans la course à l'Elysée

Avec ce «parlement», le député des Bouches-du-Rhône veut élargir sa base de soutiens pour ne pas être ramené à la seule France insoumise, parfois critiquée pour son manque de collégialité dans les décisions.

Aurélie Trouvé, figure en vue de la gauche des mouvements sociaux, a d'ailleurs quitté la présidence d'Attac pour prendre celle de ce «parlement» de 200 membres.

Parmi la moitié de non-Insoumis, le «parlement» compte par exemple Sylvie Glissant, l'épouse du poète Edouard Glissant, chantre de la «créolisation» chère au candidat LFI, l'écrivain Annie Ernaux, l'ex-délégué syndical de la CGT de l'usine Continental AG de Clairoix Xavier Mathieu, ainsi que quelques politiques, comme l'ancien porte-parole de Sandrine Rousseau lors de la primaire des écologistes (EELV) Thomas Portes, ou encore le maire communiste de Stains (Seine-Saint-Denis) Azzédine Taïbi. 

Fort de ces soutiens, Jean-Luc Mélenchon a tonné à l'endroit des réfractaires à sa personne : «Rejoignez nos forces, assez de jérémiades, de pleurnicherie, d'hésitations, au combat !»

En campagne depuis déjà plus d'un an, Jean-Luc Mélenchon a choisi de tenir son meeting au lendemain de la désignation de la candidate du parti Les Républicains Valérie Pécresse, et le même jour que le premier meeting du candidat de droite radicale Eric Zemmour, à Villepinte (Seine-Saint-Denis).

«Oui nous avons besoin de faire une démonstration de force, y compris pour nous, qui sommes parfois si éclatés», a clamé Jean-Luc Mélenchon.

Et d'ajouter sous les acclamations : «Nous venons redonner du courage au pays, alors qu'il est plongé dans des débats absurdes sur des affaires de religion ou de couleur de peau. Non la France ce n'est pas l'extrême droite, la France c'est la Sécurité sociale, la santé publique, l'école, la recherche, le partage.»

Au cours du meeting, Jean-Luc Mélenchon a de nouveau assumé la créolisation qui est selon lui «le futur de l'humanité», la sortie du nucléaire ou la réduction du temps de travail avec une retraite à 60 ans.