France

Guadeloupe : incidents nocturnes après le départ du ministre des Outre-mer

Des incidents nocturnes se sont produits après le départ du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, venu pour apaiser les tensions. Une tentative d'incendie d'une mairie ainsi que des barrages routiers ont été signalés.

La situation reste électrique en Guadeloupe, où des incidents se sont produits dans la nuit du 29 au 30 novembre après le départ du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, dont une tentative d'incendie devant une mairie.

«Un pneu enflammé a été déposé devant la porte de la mairie de Basse-Terre et ce début d’incendie a été rapidement maîtrisé par les sapeurs-pompiers», a expliqué la préfecture dans un communiqué du 30 novembre. Le maire, André Atallah, s'était rendu la veille à la rencontre de manifestants sur un barrage. 

Des barrages dressés dans la nuit

«Des barrages dressés dans la nuit, notamment à Rivière des Pères, ont été levés ce matin par les forces de gendarmerie. D’autres barrages sont en cours de dégagement ce matin», a précisé la préfecture. 

Un journaliste de l'AFP présent sur place a constaté que l'accès à Mare Gaillard sur Grande-Terre, entre Le Gosier et Saint-François, était à nouveau complètement bloqué par un barrage, alors qu'il était dégagé depuis plusieurs jours.

Ces incidents se sont produits après une visite de 24 heures en Guadeloupe du ministre des Outre-Mer Lecornu, qui s'est achevée par un dialogue de sourds avec l'intersyndicale. Le gouvernement y a d'ailleurs envoyé des forces de sécurité intérieure supplémentaires pour faire face à la violence durant la crise sociale. 

L'AFP a constaté la présence de voitures brûlées et retournées sur un barrage au rond-point de Mahault, sur la commune du Lamentin, avec une dizaine de personnes présentes sur place.

Accalmie en Martinique

En Martinique, où le ministre est arrivé le 29 novembre au soir, la nuit a été calme, a indiqué la gendarmerie. Des barrages ont toutefois été érigés, notamment sur l'autoroute, coupant l'île en deux. Selon la gendarmerie, deux personnes ont été interpellées pour des tentatives de cambriolages.

Dans les deux îles placées sous couvre-feu, le mouvement de protestation est né du refus de l'obligation vaccinale pour les soignants et les pompiers, puis s'est étendu à des revendications politiques et sociales, notamment contre la vie chère. Des violences, pillages et incendies sont survenus dans les deux territoires.

Le gouvernement ne semble pas en avoir terminé avec l'agitation dans les deux îles, même si Gérald Darmanin a affirmé à l'Assemblée nationale que «l'ordre républicain [était] en grande partie rétabli» sur place.

Sébastien Lecornu a annoncé, le 29 novembre, l'envoi d'un nouvel escadron de gendarmerie mobile de plus de 70 militaires, qui «arrivera en Guadeloupe pour venir renforcer l’offre de sécurité et poursuivre le déblocage».