France

Guadeloupe : nouvelle manifestation à Pointe-à-Pitre, le ministre des Outre-mer se rend aux Antilles

Le 27 novembre, 2 000 à 3 000 personnes ont défilé dans la sous-préfecture de Guadeloupe pour demander notamment la levée de l'obligation vaccinale pour les soignants et pompiers, poursuivant le mouvement social qui touche aussi la Martinique.

«Ce qui est bon pour la France n'est pas forcément bon ici, et vice versa», a expliqué à l'AFP Danielle, 63 ans, lors d'une manifestation le 27 novembre à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. La phrase résumait le sentiment des participants à cette marche partie du CHU de la sous-préfecture antillaise, pour demander notamment la levée totale de l'obligation vaccinale pour les soignants et pompiers.

Selon l'agence de presse, 2 000 à 3 000 personnes étaient présentes, certaines brandissant des pancartes «La liberté ne s'injecte pas», «Fouté nou la Pé» ou encore «Liberté». La mobilisation s'est donc poursuivie au lendemain des annonces du gouvernement qui, pour sortir de la crise qui secoue également la Martinique, a reporté au 31 décembre l'application de l'obligation vaccinale.

La question de l'autonomie de l'île sur la table

Les revendications des manifestants le 27 novembre se sont néanmoins étendues à d'autres problématiques sociales, économiques et identitaires, jusqu'à la question de l'autonomie de la Guadeloupe, comme le rapporte Europe 1, même s'il ne s'agit pas de l'une des «revendications principales», selon la radio et l'AFP. Les élus de l'île ont toutefois réclamé la venue d'une délégation interministérielle au sujet des «compétences de l'Etat», après que le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a mis sur la table le 26 novembre la question de l'autonomie de l'île.

Son ministère a annoncé ce 28 novembre qu'il était «en route pour les Antilles», d'abord en Guadeloupe puis en Martinique. Sébastien Lecornu doit rencontre le 29 novembre en Guadeloupe «des élus locaux, des acteurs économiques et des syndicats», comme le lendemain à la Martinique, a fait savoir son cabinet auprès de l'AFP.

Une situation sécuritaire toujours instable

Emaillé de violences, dégradations, pillages, incendies et blocages routiers, le mouvement social, parti de la Martinique voisine, a révélé les attentes d'une population guadeloupéenne où beaucoup vivent sous le seuil de pauvreté et où le chômage des jeunes explose (bien supérieur à celui de la moyenne nationale, 35% contre 20% en 2020).

La situation reste instable dans les deux îles – toujours sous couvre-feu – avec des barrages filtrants ou hermétiques, parfois démontés par les forces de l'ordre avant d'être remontés par les manifestants, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les forces de l'ordre ont de nouveau essuyé des tirs par arme à feu en Guadeloupe dans la nuit du 26 au 27 novembre, sans qu'il n'y ait de blessés, selon la préfecture.

La préfecture voisine de Martinique a recensé des «événements d'une particulière intensité à Schoelcher et Fort-de-France», avec la destruction d'une station-service ainsi que celle d'un bureau de poste. «Quatre gendarmes ont été blessés, notamment au visage, par des tirs de plombs», selon le parquet de Fort-de-France.