France

Des journalistes ciblés par des coups de feu dans la ville martiniquaise de Fort-de-France (VIDEO)

Alors qu'ils couvraient les violences urbaines nocturnes en Martinique, deux journalistes de BFM TV, un photographe de l'AFP et un photojournaliste d'Abaca Press, ont été la cible de coups de feu, à Fort-de-France. Ils n'ont pas été blessés.

Quatre journalistes ont été la cible de coups de feu tirés par des individus à moto, dans la nuit du 25 au 26 novembre, à Fort-de-France en Martinique, alors qu'ils couvraient les violences urbaines nocturnes dans l'île.

Des tirs à balles réelles

«Deux hommes à moto remarquent la présence de nos journalistes, à une vingtaine de mètres ils sortent une arme et visent le véhicule : trois tirs en direction de notre équipe de tournage», a par exemple relaté BFMTV, vidéo à l'appui. «Une équipe de journalistes de BFMTV visée par des tirs à balles réelles», a titré la chaîne d'informations en continu.

Un photographe de l'AFP a également été visé par les tirs, ainsi que l'a rapporté l'agence de presse, qui est revenue sur le déroulement des faits. La scène s'est déroulée dans une rue désertée en raison du couvre-feu strict décrété la veille au soir. «Des hommes sur deux motos ont tiré sur les journalistes qui étaient en train de filmer et prendre des photos à bonne distance d'un barrage en feu». Toujours selon l'AFP, les individus en question n'ont pas cherché à pourchasser les professionnels de l'information au moment où ils ont quitté les lieux. Aucun des quatre journalistes n'a été blessé.

«On est sortis de la voiture pour filmer le barrage de loin. On était près du canal Levassor, tout proche du port de plaisance, un endroit plutôt calme ces derniers jours. On était seuls. J’ai vu deux motos s’arrêter. J'ai crié : "Putain y a les motos !"», a raconté le photographe de l'AFP, ici cité par son agence. Les journalistes avaient eu écho que des hommes à moto armés venaient provoquer les forces de l'ordre lors des violences nocturnes.

Des tirs «totalement inacceptables», réagit le gouvernement

Comme le rapporte BFM TV, au cours de la même nuit, des protestataires ont bravé le couvre-feu et mené des actions contre les forces de l'ordre. «Malgré une forte présence policière quadrillant la ville de Fort-de-France, des manifestants, parfois armés, se sont livrés à un jeu du chat et de la souris avec les forces de l'ordre», relate encore la chaîne d'informations en continu.

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a dénoncé des tirs «totalement inacceptables». «On ne peut pas accepter en France que des journalistes soient pris pour cible quand ils font leur travail», a-t-il déclaré, appelant à la fermeté face à ce type d'actes.

La Martinique est en proie a des violences nocturnes urbaines depuis l'appel à la grève générale lancé le 22 novembre par l'intersyndicale, pour protester notamment contre l'obligation vaccinale de certaines professions.

Alors que plusieurs policiers ont été blessés par des tirs, la sécurité a été renforcée en amont de la dernière nuit de violences, «avec un dispositif plus mobile et plus nombreux pour cibler les points les plus difficiles», selon la préfecture citée par l'AFP.