Des manifestations contre les violences sexistes et sexuelles se sont déroulées le 20 novembre dans plusieurs villes françaises. Organisées à l'initiative du collectif #NousToutes, ces manifestations avaient comme revendications la défense des droits des femmes et la mise en place de politiques publiques allant dans ce sens. Alors qu'elles s'étaient brusquement immiscées au sein du cortège, les membres de l'association Némésis, qui se définit comme «féministe identitaire», affirment avoir été attaqués par des militants appartenant au collectif de la Jeune garde antifasciste.
Les militantes de Némésis entendaient, en se mêlant au cortège parisien, dénoncer le rôle joué, selon elles, par l'immigration sur les violences à l'encontre des femmes en France. Les jeunes femmes, membres de ce collectif qui se déclare également sur son site comme «féminin» et «patriote», affirment avoir «été accueillies violemment» et «lapidées à coups de tesson de bière par des militants d’extrême gauche».
Le journaliste Pierre Tremblay du Huffpost, présent sur place, évoque l'incident sur son compte Twitter. Sur sa vidéo, on peut entendre les membres du collectif scander :«On est chez nous !» Selon lui, «le cortège a aussitôt réagi».
Sur son compte YouTube, le collectif a publié une vidéo où l'on peut voir les militantes féministes subir des insultes d'une partie des manifestants. Comme on peut le voir sur la vidéo, des affrontements ont par la suite éclaté entre ce qui semble être le «service d'ordre» du collectif et plusieurs jeunes hommes présents à la manifestation.
Sur son compte Twitter, Alice Cordier, la présidente du collectif, a accusé des membres du collectif «Jeune garde antifasciste» d'être à l'origine des violences. Elle déclare avoir l'intention de porter plainte contre ces derniers.
Autre son de cloche chez les militants antifascistes. Sur son compte Twitter, Raphaël Arnault, le président de la Jeune garde antifasciste a, quant à lui, accusé plusieurs organisations «fascistes» d'avoir «attaqué» la manifestation #NousToutes.
Opposition entre le féminisme intersectionnel et le féminisme occidentaliste
Les militantes du collectif Némésis se sont fait remarquer par le passé par leurs revendications inhabituelles au sein d'une sphère féministe qui se caractérise historiquement par son ancrage à gauche et plus récemment par l'influence croissante du courant intersectionnelle, terme désignant la situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de domination ou de discrimination dans une société. Au sein des mouvements féministes, le courant intersectionnel s'oppose au courant «occidentaliste» qui prône la «préservation des libertés des femmes [et] revendique les valeurs de la civilisation occidentale à l’origine de l’émergence du féminisme».
Dans un entretien avec RT France en 2019, une représentante du collectif Némésis avait alors expliqué que le mouvement avait pour but de «dénoncer les politiques migratoires laxistes en France dont malheureusement les femmes pâtissent». «Nous pensons qu’il est incompatible, pour la condition féminine en France, d’accueillir des hommes dont la culture est infiniment plus rétrograde que la nôtre. Aussi nous voulons mettre les féministes mainstream face à leurs contradictions, leur langue de bois et leurs limites», avait-elle ajouté.