Dans un entretien à La Voix du Nord mis en ligne dans la soirée du 18 novembre, Emmanuel Macron a prévenu d'une potentielle extension aux «autres publics» que les personnes âgées et immunodéprimées de l'obligation d'une dose de rappel pour la validité du pass sanitaire, si c'est «efficace et nécessaire». Il a par ailleurs assuré que le confinement de personnes non-vaccinées contre le Covid-19 – comme celui instauré en Autriche – n'était «pas nécessaire en France».
Je pense qu'on doit tous se faire les ambassadeurs de la vaccination
Le président français s'est exprimé en ces termes : «Les pays qui confinent les non-vaccinés sont ceux qui n'ont pas mis en place le pass. Cette mesure n'est donc pas nécessaire en France. Par contre, je pense qu'on doit tous se faire les ambassadeurs de la vaccination. Je le vois, la parole publique a ses limites.» «Aidez-moi à convaincre ceux qui sont réticents, qui se sont enfermés dans une défiance solitaire», a-t-il également lancé.
L'Autriche est devenue le 15 novembre le premier pays de l'Union européenne à confiner les personnes non-vaccinées ou n'ayant pas contracté récemment le Covid-19, pour endiguer le nombre record de nouveaux cas. Sans aller jusque-là, la chancelière Angela Merkel a annoncé le 18 novembre de sévères restrictions aux non-vaccinés en Allemagne où le nombre de nouvelles infections a bondi de 65 371 en 24 heures, du jamais vu depuis le début de la pandémie. Le Premier ministre grec a de son côté annoncé le même jour une série de mesures visant les non-vaccinés, dont l'interdiction à partir du 22 novembre d'entrer dans les espaces fermés à l'exception des lieux de restauration. En République tchèque, l'accès des non-vaccinés et non-rétablis du Covid-19 aux «services et événements publics» va être interdit.
Une troisième dose généralisée si nécessaire ?
Selon les autorités sanitaires, la France est elle aussi touchée par une nouvelle vague de Covid-19 avec 20 366 cas positifs recensés en 24h. L'exécutif espère pouvoir la contenir et traverser l'hiver sans mesures supplémentaires grâce aux outils mis en place, au premier rang desquels il place la vaccination.
Interrogé sur une éventuelle généralisation de la dose de rappel, Emmanuel Macron a déclaré à La Voix du Nord attendre «l'avis des autorités sanitaires».
«Pour les immunodéprimés, les personnes âgées, on sait que le bénéfice/risque est positif. S'il s'avère qu'une troisième dose est efficace et nécessaire pour les autres publics, évidemment, on l'intégrera dans la logique du pass», a expliqué le chef de l'Etat.
Emmanuel Macron avait annoncé le 9 novembre que le maintien du pass sanitaire pour les plus de 65 ans serait conditionné, à partir du 15 décembre, à l'injection d'une dose de rappel, dont pourront bénéficier les plus de 50 ans à partir de début décembre. Cette allocution a donné un nouveau coup de fouet à la campagne de vaccination et la France vient de dépasser la barre des cinq millions de doses de rappel injectées.