Au micro de France Info ce 8 novembre, le ministre de l'Education nationale a défendu sans ambiguïté aucune la violation du secret médical des élèves concernant leur statut vaccinal contre le Covid-19. Pour Jean-Michel Blanquer, la simple déclaration sur l'honneur des parents, qui était il y a peu encore en vigueur, n'est en effet pas suffisante : «Il y a des trous dans la raquette. [...] Ça a pu arriver qu'il y ait des mensonges.»
Un message adressé en substance au parents qui refusent de faire vacciner leurs enfants mais ne veulent pas les priver des activités où celui-ci est nécessaire.
Or dans la logique de la gestion sanitaire du gouvernement, le secret médical n'est devenu qu'un obstacle nécessaire à franchir. «Ce n'est quand même pas une dimension très importante de l'état de santé de quelqu'un», a ainsi tenté de justifier le ministre, avant d'insister : «Ce n’est pas une violation d’un secret qui est très important.»
Ainsi pour le ministre, la fin justifie les moyens : «Cela veut dire qu'on pourra savoir la situation vaccinale des élèves et ceci permet de mieux gérer les situations lorsqu'il y a un cas de Covid-19.»
Depuis le début de la crise, le secret médical, c'est à dire le droit qu'a un individu de maîtriser les données médicales le concernant – pierre angulaire dans le droit français – est régulièrement mis à mal. Pour l'opposition, la disposition dans la loi controversée de «vigilance sanitaire», permettant aux directeurs d'écoles et aux chefs d'établissement du second degré de prendre connaissance du statut vaccinal des élèves, constitue une véritable «brèche dans le secret médical».