France

Lyon : le président de la droite municipale démissionne après des propos sur Vichy

Le président du groupe de droite au sein du conseil municipal de Lyon a quitté ses fonctions. En cause : des propos tenus au sujet d'Eric Zemmour et de Vichy, condamnés unanimement par ses colistiers qui ont exigé sa démission.

Le président Les Républicains (LR) du groupe «Droite, centre et indépendant» du conseil municipal de Lyon, Etienne Blanc, a annoncé le 5 novembre qu'il mettait un terme à ses fonctions dans ce groupe, comme le lui demandaient ses colistiers, après des propos sur Eric Zemmour et la période vichyste.

«Je n'entends pas laisser perdurer un climat de défiance au sein de mon groupe. Je mets donc immédiatement un terme à ma fonction de président», déclare Etienne Blanc, également sénateur du Rhône, dans un communiqué.

Sa décision fait suite à un communiqué publié par deux des principaux élus de la droite municipale, Pascal Blache, maire (DVD) du 6e arrondissement, et Pierre Olivier, maire (LR) du 2e, affirmant que ses déclarations au JDD étaient «condamnées à l'unanimité» au sein du groupe.

Dans un entretien publié le 31 octobre, Etienne Blanc affirmait notamment que pour «70 à 80%» des militants LR, Eric Zemmour pose les bonnes questions, ajoutant à l'appui de son propos : «Et en face, vous avez des responsables qui disent que [Eric] Zemmour hystérise le débat [...] Il y a un hiatus, et si cela n'est pas réglé au moment du choix du candidat, on ne sait pas ce qui peut se passer.»

Un commentaire à propos de Vichy qui suscite un tollé

Concernant la politique de Vichy à l'égard des Juifs, il s'était en outre interrogé, en échos aux propos d'Eric Zemmour : «Est-ce qu'en signant l'armistice, on n'a pas donné aux Juifs les moyens de protection qui, pendant deux ans, permettait de fuir le régime nazi ? Moi, je ne peux pas répondre.»

Dans son communiqué du 5 novembre, Etienne Blanc revient sur cette phrase en faisant valoir qu'il n'est pas «historien». Et assure que «tout au long de [sa] vie politique [il a] exprimé son rejet de l'antisémitisme». «Cette polémique me navre», dit-il, tout en regrettant d'avoir provoqué «une émotion et un malentendu, jusqu'au sein» du groupe municipal qu'il préside.

Une réunion le 4 novembre entre les élus de la droite municipale et leur président a confirmé «un différend irréconciliable», d'autant que les déclarations au JDD sont intervenues après «de nombreuses initiatives personnelles qui ne sauraient engager tout le groupe», selon le communiqué de ses colistiers.

«Nous ne voulons pas être otages [...] : notre ligne est claire, dans notre groupe, qui est aussi composé de centristes, personne ne souhaite de connexion avec Eric Zemmour», a déclaré à l'AFP Pascal Blache. Selon lui, «depuis quelque temps, Etienne Blanc semble être intéressé par le positionnement» du polémiste qui entretient toujours le doute sur son ambition présidentielle.