France

«C'est un guignol !» : la charge d'Anne Hidalgo contre Eric Zemmour

La maire de Paris Anne Hidalgo s'est livrée à un réquisitoire sans concession contre le possible candidat à la présidentielle Eric Zemmour. Elle a dénoncé ses messages «racistes» et «antisémites» et a déclaré refuser de débattre avec lui. 

Anne Hidalgo a profité de sa participation à l'émission Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI le 31 octobre pour vider son sac sur le candidat putatif Eric Zemmour. Pas question pour la maire de Paris, en difficulté dans les sondages, de débattre avec l'éditorialiste. Au lendemain de heurts déclenchés par les opposants au polémiste à Nantes (Loire-Atlantique), Anne Hidalgo s'est par ailleurs étonnée qu'il n'y ait pas de manifestation massive contre lui. 

«La personne qui vient sur un plateau [de TV], et que personne ne va dans la rue pour manifester, et qui vous explique que le général De Gaulle et Pétain c'est la même chose parce que Pétain a été un sauveur des juifs dans notre pays, et il y a pas une manif de au moins 10 000 ou 200 000 personnes dans les rues de nos villes, vous croyez que c'est un pays qui va bien ?», s'est emportée la candidate socialiste. 

«Monsieur Zemmour ne débat pas, monsieur Zemmour assène des contre-vérités, assène des messages de haine, des messages racistes, des messages antisémites», a-t-elle en outre déclaré. 

Zemmour, ce «guignol»

Pas question non plus de donner du crédit à la candidature supposée du journaliste. La maire de Paris s'est agacée de l'espace pris ces dernières semaines par Eric Zemmour dans le débat public. 

«J'en appelle à ce que cette élection présidentielle soit une vraie élection présidentielle, avec un vrai débat et pas un débat [...] sur cette candidature d'un guignol ! Mais c'est un guignol ! Qui est en train de porter notre pays dans une situation qui ne correspond en rien à ses valeurs et on est là, à s'arrêter tous de vivre ?», s'est insurgée la socialiste qui a appelé à ce que le débat de la présidentielle porte sur la «vie des Françaises et des Français». 

Selon un sondage Ifop réalisé du 20 au 22 octobre, Emmanuel Macron, qui n'a pas dit s'il était candidat à un deuxième mandat, arriverait en tête du premier tour de la présidentielle de 2022 (à 25%), suivi de Marine Le Pen (20%) et d’Eric Zemmour, si il confirmait sa candidature (12%). Selon ce même sondage Anne Hidalgo arriverait ex æquo avec l'écologiste Yannick Jadot à 7%. 

La maire de Paris, dont le début de campagne est difficile selon un grand nombre d'observateurs, a exclu de se retirer au profit d'un candidat de gauche mieux placé : «Oui, il y aura un bulletin Anne Hidalgo dans l'urne le 10 avril», a-t-elle annoncé.