France

Propos racistes sur WhatsApp : des policiers condamnés à des amendes entre 150 et 1 000 euros

Cinq policiers d'Evreux ont été condamnés le 5 novembre à des amendes allant de 150 à 1 000 euros pour des propos racistes qui visaient un ancien collègue noir dans un groupe de discussion WhatsApp en 2019.

Des policiers ont été condamnés le 5 novembre à des amendes pour des propos racistes visant un ancien collègue noir sur la messagerie WhastApp.

Dans son jugement, le tribunal de police d'Evreux a reconnu les cinq prévenus coupables «des faits d'injures non publiques à caractère raciste», a ainsi indiqué la procureure de la République d'Evreux Dominique Puechmaille.

Deux des agents ont été condamnés à des amendes de 1 000 euros, deux autres à des amendes de 400 et 150 euros, et un cinquième prévenu à 1 000 euros d'amende dont 500 euros avec sursis, a fait savoir la procureure.

Le parquet avait requis jusqu'à 1 000 euros ferme notamment contre celui qu'il considérait comme «l'idéologue» du groupe, à l'audience à Evreux le 3 septembre.

«Il y a des communautés qui n'aiment pas ce que je représente, le mâle blanc, et j'applique une forme de réciprocité», avait déclaré ce prévenu au procès.

Evoquant une «procédure atypique devant un tribunal de police [avec] des propos à caractère raciste particulièrement immondes», le parquet avait rappelé au procès que «le policier doit être le garant des valeurs de l'Etat de droit, notamment l'égalité des citoyens», soulignant qu'il n'était «aucunement question de faire le procès de la police».

L'affaire avait débuté après la plainte à Rouen, en décembre 2019, d'un policier noir affecté à l'Unité d'assistance administrative et judiciaire contre six de ses collègues. Il avait découvert qu'il était la cible de propos racistes sur WhatsApp.

Sur messagerie, les policiers l'avaient à de nombreuses reprises traité de «nègre» l'accusant de faire «n'importe quoi parce que c'est un noir». Devant le tribunal, les cinq prévenus avaient reconnu les propos qui leur étaient attribués. Sur le volet civil, les cinq policiers ont également été condamnés à verser «un euro» au MRAP et SOS Racisme, parties civiles dans ce procès.