A six mois de l'élection présidentielle, la question du nucléaire revient dans le débat politique. Selon Europe 1, Emmanuel Macron devrait annoncer la création de plusieurs Small Modular Reactor (SMR), c’est-à-dire des réacteurs modulaires nouvelle génération, communément appelées «mini-centrales nucléaires». Les centrales SMR, sont des petits réacteurs modulaires, de taille et de puissance plus faibles que des réacteurs conventionnels. Placés en appoint des centrales classiques, ils permettraient d'accroître la production électrique nationale, et donc de renforcer la souveraineté énergétique du pays.
Toujours selon les informations de la radio, le président devrait officialiser la construction de plusieurs SMR durant son prochain déplacement à Belfort (Territoire de Belfort) prévu à la mi-octobre, où le plan d’investissement du gouvernement devrait être dévoilé. Déjà en septembre, le journal La Croix avait révélé que le gouvernement prévoyait d’injecter 170 millions d’euros dans la réalisation d’un prototype de SMR de 300 MW, qui devrait voir le jour à l’horizon 2030.
Les SMR ont l’avantage de disposer d’une architecture simplifiée, facilitant ainsi leur construction. Certains composants seraient également assemblés directement en usine, ce qui permettrait de réduire fortement les coûts. Le caractère modulaire des SMR permet de coupler les capacités énergétiques de plusieurs réacteurs en fonction des besoins, l’objectif étant d’être au plus près des régions isolées qui sont dépendantes des centrales thermiques pour leur production d'électricité.
Dans le cadre de cette future annonce, les acteurs de la filière nucléaire se seraient engagés à créer une université des métiers du nucléaire, et une trentaine d’entreprises de la filière pourront bénéficier du plan France Relance, un fonds de soutien aux investissements visant à les accompagner dans leur projet.
Une renationalisation de la filière nucléaire qui ne dit pas son nom ?
Comme le rapporte Europe 1, le gouvernement souhaiterait ainsi qu'EDF rachète auprès de General Electric(GE), la division énergie d'Alstom vendue au géant américain en 2014. Un retournement assez surprenant quand on sait que la vente avait été conclue sous le haut patronage du ministre de l’Economie de l’époque, un certain Emmanuel Macron. En effet, rapidement après son entrée en fonction à Bercy, en novembre 2014, ce dernier avait donné son feu vert au rachat d'Alstom par GE, pour plus de 12 milliards d'euros.
La vente d'un fleuron industriel français et son cortège en corollaire de suppressions d'emplois avaient engendré des critiques acerbes vis-à-vis d'Emmanuel Macron, notamment de la part d’Arnaud Montebourg, son prédécesseur à Bercy qui s'était alors opposé à la vente. Plus tard en 2019, il demandera à ce que l'opération soit purement et simplement annulée.