Arnaud Montebourg qui entend provoquer une «remontada industrielle» de la France a dénoncé le fait qu'Emmanuel Macron ait été l'un des artisans, selon lui, de la délocalisation d'une partie de l'appareil productif français. Le candidat à la présidentielle 2022 a notamment regretté, le 26 septembre sur France Info, la proximité du gouvernement avec les milieux d'affaires et les grands cabinets de conseil américains tels que McKinsey. «Il est auteur [de cette collusion] puisqu'il fait travailler Mckinsey dans sa campagne et dans l'administration», a-t-il déclaré.
S'appuyant sur l'exemple de la récente débandade française dans l'affaire du contrat de sous-marins avec l'Australie et le rôle joué par les Etats-Unis, Arnaud Montebourg considère que la France devrait «prendre des représailles contre les Américains afin qu'ils nous respectent». Pour ce faire, il propose «d'écarter de toute activité des grandes entreprises stratégiques et de l'Etat», les grands cabinets de conseil ainsi que les grandes banques d'affaires étasuniennes telles que Goldman Sachs.
Montebourg propose l'exclusion des cabinets de conseil américains
Citant les exemples des sociétés Alstom et d'Alcatel qui sont passées sous pavillon étranger, Arnaud Montebourg estime que les milieux d'affaires américains ont profité de manière sonnante et trébuchante de la «destruction des fleurons [industriels] français.»
L'ancien ministre du Redressement productif de François Hollande est d'avis que l'exclusion des cabinets de conseil américains serait une «mesure salutaire». Prenant pour exemple l'implication de McKinsey dans la gestion de la crise sanitaire, il estime que ces organisations sont devenues «le cerveau de l'administration française.» Il a renchéri en précisant que du fait de cette proximité, «ces cabinets avaient acheté nos secrets.»
Porteur d'une vision d'une France souverainiste, Arnaud Montebourg estime qu'il est temps que le pays réalise qu'il a «des adversaires qui nous font du mal.» Interrogé sur la question de savoir si la France avait encore des alliés, l'ancien député de Saône-et-Loire a regretté que les alliés européens «ne soient jamais au rendez-vous».
Ce n'est pas la première fois que le candidat à la présidentielle s'attaque au bilan industriel d'Emmanuel Macron. Interviewé en 2017 par la commission d'enquête sur la politique industrielle de l'Etat, il avait alors exprimé un réquisitoire contre le bilan de l'actuel président. Arnaud Montebourg avait notamment déploré le manque de soutien politique de l'exécutif de l'époque et accusé Emmanuel Macron, qui l'avait remplacé à Bercy en 2015, d'avoir laissé l'entreprise américaine prendre le contrôle du fleuron français.
Arnaud Montebourg entend se positionner, par son discours critique à l’égard de la mondialisation, à la gauche du Parti socialiste. L'ancien ministre de François Hollande espère de facto se façonner une image de défenseur de l’industrie française.