France

«En délire permanent» : Eric Zemmour ciblé par La République en marche lors de son campus

Les cadres de La République en marche ont tapé à bras raccourcis sur le polémiste Eric Zemmour, qualifié d'«aventurier du repli, du rejet, du racisme», et accusé d'être «en délire permanent» lors de leur université de rentrée à Avignon.

Lors d'un campus de rentrée en Avignon le 2 octobre, les marcheurs de La République en marche (LREM) ont ciblé «l'aventurier du rejet [Eric Zemmour], en délire permanent». «Nous ne devons pas laisser la France à des aventuriers», a plaidé le ministre de la Santé, Olivier Véran, devant quelque 4 000 militants.

A l'image des différents ténors qui se sont succédé à la tribune, comme le patron des sénateurs LREM François Patriat qui a ironisé sur le «sympathisant de Vichy», Olivier Véran a étrillé Eric Zemmour, candidat potentiel à la présidentielle et crédité de sondages à deux chiffres.

«Non Monsieur Zemmour, il ne suffit pas de citer Talleyrand toutes les trois phrases pour faire de vous un homme d'Etat», a raillé le ministre de la Santé qui le qualifie d'«aventurier du repli, du rejet, du racisme, qui cite des grands auteurs comme d'autres font de la prose, mais qui surtout, donne des boutons aux historiens sérieux».

«Il est sur un terrain électoral bien connu, occupé depuis des décennies par la famille, que dis-je, par la dynastie Le Pen, qui a fait de son fonds de commerce l'immigration», a souligné encore Olivier Véran, issu des rangs du Parti socialiste.

Christophe Castaner à l'offensive contre le potentiel candidat

«Moi j'appartiens à une génération qui scandait "la jeunesse emmerde le Front national", qui criait "touche pas à mon pote" et je ne peux pas me résoudre à voir qu'une part importante de la jeunesse s'abstienne ou se laisse tenter par des idées xénophobes", a-t-il insisté.

C'est un ennemi politique, nous devons le considérer comme tel et nous devons le combattre

Particulièrement virulent, le patron des députés LREM Christophe Castaner a lui aussi fustigé Eric Zemmour, accusé d'être «en délire permanent», «fier d'annoncer un grand remplacement», «fier de piétiner l'héritage de notre pays». «L'outrance n'est que l'art des pleutres. Quelle honte il fait au débat et à la France», a tempêté l'ancien ministre de l'Intérieur. 

«C'est un ennemi politique, nous devons le considérer comme tel et nous devons le combattre», a-t-il encore exhorté, glissant une pique au passage à l'égard de «l'espèce de fascination» envers Eric Zemmour «qu'éprouvent certaines personnalités et certains médias» et qui «pourrait devenir coupable».

Sans nommer le toujours potentiel candidat à la présidentielle et alertant contre «l'arrivée de la peste brune», le délégué général adjoint de LREM Jean-Marc Borello a, lui, métaphorisé sur ce «virus nouveau» qui représenterait «15% du corps électoral» et qui «se traduit par des désordres mentaux, un peu de machisme, un peu d'homophobie».