Les défections se poursuivent chez Nicolas Dupont-Aignan. Dans une tribune datée du 1er octobre dans Valeurs actuelles, les président et vice-président de Debout les Jeunes, Marian de Gueiffier et Guillaume de Chilly, ainsi qu'une partie du bureau des jeunes de Debout la France (DLF) ont décidé de se détacher du député de l'Essonne.
«Nicolas Dupont-Aignan n’est pas en mesure de remporter la présidentielle de 2022. Il ne pourra incarner l’alternative tant attendue, le troisième homme qui viendrait bousculer le duel annoncé, au second tour, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen», expliquent-ils, tout en rendant hommage à leur ancien mentor : «Nicolas Dupont-Aignan est un homme fidèle à ses convictions, à une certaine idée de la France, et il l’a prouvé par ses combats politiques. Pour tout cela, nous lui devons une immense reconnaissance.»
Ces jeunes ne croient pas non plus en Marine Le Pen : «Depuis son débat raté au second tour de la présidentielle de 2017, Marine Le Pen a largement perdu la crédibilité que, malgré les incessantes attaques du système médiatico-politique, elle avait réussi à se forger. Après la perte amère des présidentielles (33,90 % contre 66,10 % pour Emmanuel Macron), sa défaite cuisante aux régionales, malgré des sondages flatteurs, atteste de cette chute de crédibilité.» «Ni Marine Le Pen, ni Les Républicains, ni Nicolas Dupont-Aignan ne peuvent incarner l’alternative», écrivent-ils.
Estimant que «le seul objectif qui vaille» est de battre Emmanuel Macron, ils préfèrent choisir un autre camp : celui d'Eric Zemmour, qui n'a pas à ce jour annoncé être candidat à la magistrature suprême.
«Cela fait 20 ans qu'Eric Zemmour [...] éclaire sur les dangers provoqués par la mondialisation, l’immigration massive, le refus d’assimiler, l’islamisation de nos quartiers ; sur l’exercice d’un gouvernement des juges, la perte de souveraineté nationale et la désindustrialisation du pays tout entier», soulignent-ils encore. Ils croient de fait en «l'homme providentiel» incarné par le polémiste. «Ensemble, nous incarnons cette révolution politique qu’Eric Zemmour provoquera en 2022», espèrent-ils.
Nicolas Dupont-Aignan voit ses équipes se réduire au fil des années depuis 2017. Après une première scission du fait de son soutien à Marine Le Pen lors du second tour de la dernière présidentielle (et le départ notamment de son bras droit, Dominique Jamet), l'échec aux européennes a aussi entraîné le départ de plusieurs militants et responsables de DLF, à l'instar de Jean-Philippe Tanguy ou d'Alexandre Loubet, ralliant pour leur part Marine Le Pen.