Le 30 septembre, Jean-Marie Le Pen a confié au Monde qu'il apporterait son soutien à Eric Zemmour si celui-ci est le candidat du «camp national» – dans lequel se trouve sa fille Marine – qui a le plus de chance de remporter l'élection présidentielle de 2022.
Le fondateur et ancien président du Front national s'est exprimé comme suit : «Si Eric est le candidat du camp national le mieux placé, bien sûr, je le soutiendrai.» Il s'agit d'une certaine évolution car, comme le rappelle le quotidien du soir, Jean-Marie Le Pen critiquait jusqu'à présent la division de ce camp.
«Marine a abandonné ses positions fortifiées et Eric occupe le terrain qu’elle a quitté», analyse l'ancien député européen de 93 ans. Commentant les résultats des élections régionales, Jean-Marie Le Pen avait déclaré en juin dernier souhaiter que le Rassemblement national – le successeur du Front national, dont il a été exclu en 2015 – retrouve sa «virilité», sans quoi celui-ci courrait à sa «disparition».
Le 1er octobre, dans une vidéo diffusée sur YouTube, celui qui est surnommé le «Menhir» a déclaré qu'Eric Zemmour était quelqu'un qu'il «aime beaucoup», «un ami» dont il apprécie le «courage et [la] lucidité».
Le même jour, Eric Zemmour – qui entretient le doute sur sa candidature pour 2022 – devançait dans un sondage le candidat de la droite, peu importe les cas de figure, et ce pour la première fois depuis qu'il est testé dans des sondages d'intentions de vote.
Selon ce sondage, le candidat putatif est en effet donné à 15%, entre Marine Le Pen à 16% et Xavier Bertrand à 14%. Selon la même enquête, si Valérie Pécresse représente la droite, elle est créditée de 12% des intentions de vote, derrière Eric Zemmour à 15%, et la candidate du Rassemblement national à 17%. Une ascension commentée par Jean-Marie Le Pen en ces termes, rapportés par Le Monde : «Va-t-il savoir encaisser ? C’est pas si évident que ça, et moi j’en sais quelque chose parce que j’ai commencé à 0,74 %.»