Quelque 2 500 Polynésiens ont manifesté le 18 septembre à Papeete pour exprimer leur opposition, à un peu plus d'un mois de l'entrée en vigueur de la loi sur l’obligation vaccinale. «Aujourd’hui on impose le vaccin aux salariés, demain ce sera aux enfants», lance, parmi les manifestants, la députée (UDI) Nicole Sanquer.
La loi sur l’obligation vaccinale a été votée par l’assemblée de la Polynésie française et sera applicable le 23 octobre. Elle concerne, notamment, toutes les personnes qui exercent un emploi au contact du public.
«On ne nous dit pas la vérité sur les chiffres de l’hôpital, j’ai l’impression que c’est pour installer un climat de peur et nous forcer à nous faire vacciner», s’inquiète Titaua Erickson, une institutrice à la retraite de 69 ans, interrogée par l'AFP dans la foule, marquée par une grande défiance envers les autorités.
Les organisateurs, qui évaluent la participation à 2 500 manifestants, comme la police, ont été reçus au haut-commissariat puis à la présidence de la Polynésie française. Mais ils n’ont pas rencontré le président Edouard Fritch comme ils l’espéraient. Leur pétition contre l’obligation vaccinale a reçu plusieurs milliers de signatures.
Le vaccin suscite la méfiance de nombreux Polynésiens : seuls 46% des 280 000 habitants ont un schéma vaccinal complet. L’épidémie de Covid-19 a fait 693 morts dans cette collectivité d’Outre-mer.
Le couvre-feu reste en vigueur, mais une levée progressive du confinement et la reprise des cours est prévue dès le 20 septembre en Polynésie française.