Au lendemain de l'annonce par la France du rappel pour consultations de ses ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie en raison de la perte du «contrat du siècle» sur une vente de sous-marins, WikiLeaks a tenu à rappeler que ce n'est pas la première fois que la France avale les couleuvres de son allié étasunien.
«Au moment où la France a perdu jusqu'à 90 milliards de dollars et a rappelé ses ambassadeurs en Australie et aux Etats-Unis, [rappelons] la publication en 2015 de documents WikiLeaks intitulés "Espionnage Elysée" [qui] révélaient des écoutes américaines des présidents français Chirac, Sarkozy et Hollande, de ministres français et de l'espionnage économique», écrit sur Twitter, ce 18 septembre, l'éditeur spécialisé dans la publication de documents classifiés.
«Les Etats-Unis ont mené une politique d'espionnage économique à long terme contre la France révélée par WikiLeaks, y compris l'interception de tous les contrats et négociations d'entreprises françaises évalués à plus de 200 millions de dollars», ajoute l'organisation de Julian Assange.
En effet, en 2015, après les révélations de WikiLeaks, la presse rapportait que plusieurs chanceliers allemands avaient été mis sur écoute. Gerhard Schröder et Helmut Kohl avaient notamment été écoutés, ainsi que 125 téléphones de hauts responsables allemands tels que des fonctionnaires en charge de la diplomatie, de l’économie, des finances ou du renseignement allemand. La mise sur écoute d'Angela Merkel avait par exemple permis aux autorités américaines de connaître ses positions sur la façon de répondre à la crise financière internationale de 2007, ou sur son opinion concernant les engagements de Barack Obama face à l’Iran.
On apprenait également que les responsables français n'étaient pas épargnés par les «grandes oreilles» de Washington : comme le rapportait en 2015 Libération en collaboration avec WikiLeaks, les Etats-Unis avaient également mis successivement sur écoute pendant près d'une décennie les trois prédécesseurs d'Emmanuel Macron : Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. En plus de ces chefs d'Etat, d'autres responsables politiques, des ministres, des conseillers présidentiels, des diplomates, des porte-paroles ou encore des directeurs d'administration avaient fait l'objet d'écoutes téléphoniques dirigées au sein même de l'Elysée.