L'obligation vaccinale contre le Covid-19 pour le personnel soignant va être appliquée à partir du 15 septembre, une mesure qui concerne 2,7 millions de personnes (88% sont déjà vaccinées) mais à laquelle une minorité reste opposée. Une mesure contre laquelle certains soignants manifestent partout en France ce 14 septembre. Or pour l'infectiologue Karine Lacombe, si «on ne veut pas se faire vacciner, on change de métier», a-t-elle expliqué sur BFMTV ce 14 septembre.
La chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Saint-Antoine à Paris n'a pas voulu «juger de la responsabilité» des soignants qui ne veulent pas recourir au vaccin, estimant qu'il s'agissait d'une décision «personnelle» qui concerne «aux alentours de 5 à 10%» des effectifs de son établissement, a précisé la scientifique.
Mais selon elle, «dans le soin, l'intérêt est collectif». «Quand on s'engage dans le soin, on pense aux autres. Et penser aux autres, c'est faire en sorte d'être vacciné, protégé pour ne pas se contaminer et pour ne pas non plus contaminer les autres. C'est une démarche qui est altruiste. On ne veut pas se faire vacciner, on change de métier, on se met en disponibilité», a-t-elle développé.
Peut-être que l'obligation vaccinale des soignants sera transitoire
Karine Lacombe a néanmoins refusé d'attribuer au personnel opposé à la vaccination la responsabilité des soucis logistiques au sein des hôpitaux : «On a des problèmes de fonctionnement mais qui, très honnêtement, ne sont pas liés aux personnes qui ne veulent pas se faire vacciner. On a des problèmes de fonctionnement parce qu'on a des personnels en burn-out, des personnels qui se sont blessés, ça n'a pas de lien avec le vaccin», a-t-elle assuré.
Pour continuer à exercer, les professionnels de santé (hôpitaux, maisons de retraite, soignants libéraux, aides à domicile, pompiers, ambulanciers) ont l'obligation de recevoir au moins une injection de vaccin contre le coronavirus avant le 15 septembre. Mais jusqu'au 16 octobre, ceux qui n'auront pas reçu les deux doses pourront toujours exercer en présentant un test négatif. Une situation pas forcément définitive, selon Karine Lacombe : «Peut-être que ce n'est que transitoire, comme le pass sanitaire. Peut-être que l'obligation vaccinale des soignants sera transitoire, on verra dans le futur.»