La cour d'appel de Paris a prononcé le 13 septembre une dispense de peine pour Ambre et Franck, un couple de Gilets jaunes poursuivi dans une affaire de vol de fourchettes et d'un tabouret au restaurant Le Fouquet's, pendant une manifestation sur les Champs-Elysées à Paris en mars 2019. L'aide-soignante de 31 ans et l'agent SNCF de 43 ans devront néanmoins verser un euro symbolique de dommages et intérêts au Fouquet's, qui s'était constitué partie civile.
«Nous aurions préféré ne pas être coupables car le responsable de la sécurité du groupe Barrière [propriétaire de la brasserie] nous a donné l'autorisation de prendre les couverts et le tabouret», a réagi Franck ce 14 septembre auprès de RT France. Mais «c'est toujours mieux que d'avoir une condamnation», a-t-il poursuivi, se disant «soulagé car c'est enfin terminé».
«Cette décision est extrêmement satisfaisante. On regrette simplement qu'ils aient eu à subir tout ça», a complété auprès de l'AFP leur avocat Arié Alimi, pointant «les fragilités procédurales du dossier». En première instance, le couple avait été condamné en décembre 2019 à un mois de prison avec sursis par le tribunal judiciaire de Paris.
La raison pour laquelle je suis sorti dans la rue parmi les Gilets jaunes était le coût de la vie
Lors de l'audience, le 15 novembre 2019, ces deux Gilets jaunes venus de Tours pour manifester à Paris avaient contesté avoir «volé» ces objets. Ils avaient déjà affirmé les avoir récupérés avec l'accord d'un vigile de l'établissement. «On le voit bien sur des vidéos en train de distribuer des couverts à d'autres personnes aussi», avait fait valoir Franck auprès de RT France. Malgré ces explications, le parquet avait alors requis quatre mois de prison avec sursis et 70 heures de travail d'intérêt général.
Le 16 mars 2019, la journée avait été marquée par d'importantes dégradations et violences sur les Champs-Elysées, en particulier dans la célèbre brasserie, qui avait rouvert ses portes le 14 juillet 2019 après quatre mois de travaux. De son côté, Franck avait confié à RT France ne pas parvenir à expliquer l'ampleur judiciaire prise par l'affaire concernant son couple : «Je n'arrive pas à comprendre tous les moyens qu'ils ont mis pour cinq fourchettes, un tabouret et une salière. La raison pour laquelle je suis sorti dans la rue parmi les Gilets jaunes était le coût de la vie.»