«La France prendra sa part, elle accueillera comme elle le fait déjà. Chaque année, vous avez plusieurs milliers d'Afghans qui reçoivent l'asile dans notre pays parce qu'ils fuient les persécutions et la guerre», a déclaré le 18 août le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, lors d'un déplacement à Brignoles (Var).
Ainsi que le rapporte l'AFP, le secrétaire d'Etat à plaidé, comme Emmanuel Macron le 16 août, en faveur d'une «initiative internationale» pour une «répartition des demandeurs d'asile», sans préciser combien d'Afghans la France s'attend à accueillir dans les prochaines semaines. En outre, Gabriel Attal a déclaré «regretter l'instrumentalisation politique des propos [du chef de l'Etat] tronqués, de bouts de phrases, qui est fait par certains responsables politiques».
Près de 200 Afghans qui ont travaillé pour la France ou qui sont menacés viennent d'être évacués de Kaboul
Dans la nuit du 17 au 18 août, la France a évacué de Kaboul vers Abou Dhabi (capitale des Emirats arabes unis) 216 personnes dont «184 Afghans de la société civile en besoin de protection», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, cité par l'AFP. «Près de 200 Afghans qui ont travaillé pour la France ou qui sont menacés viennent d'être évacués de Kaboul. Ainsi que des Français et des ressortissants étrangers. A nos armées, policiers et équipes diplomatiques qui organisent ces opérations sensibles, merci. On continue», a de son côté écrit Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux.
L'Afghanistan, premier pays d'origine des demandeurs d'asile en France
Lors de son allocution télévisée en début de semaine, le président de la République avait assuré que le rôle de la France était de «faire son devoir de continuer pour protéger celles et ceux qui sont les plus menacés», avant d'ajouter : «Nous devons anticiper et nous protéger contre les flux migratoires irréguliers importants qui mettent en danger ceux qui empruntent et nourrissent les trafics de toute nature.»
Ces déclarations ont suscité l'indignation de nombreuses figures de l'opposition à gauche et de plusieurs associations.
L'Elysée a répliqué en assurant que la France figurait parmi les pays qui accueillaient le plus d'Afghans et qui leur donnaient «le plus de protection». Selon Les Echos, en 2020, l'Afghanistan a été le premier pays d'origine des demandeurs d'asile en France.
Comme le relève l'AFP, la France reçoit chaque année depuis 2018 quelque 10 000 demandes d'asile d'Afghans pour un total d'environ 50 000 pour l'ensemble des pays de l'Union européenne. L'Ofpra (l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides), qui a traité 8 200 dossiers depuis le début de l'année, accordé la demande de protection dans 64% des cas, un chiffre qui a atteint 89,9% après examen des recours, contre une moyenne de 63% sur l'ensemble de l'UE, selon les chiffres donnés par la présidence française.