France

Le pass sanitaire «ne doit pas priver des patients de soins», s'inquiète l'Ordre des médecins

L'Ordre des médecin redoute de voir l'accès aux soins conditionné par la détention d'un pass sanitaire. Une inquiétude partagée par d'autres organismes constitués par des professionnels de santé qui sollicitent le gouvernement à ce sujet.

L'Ordre des médecins s'inquiète «vivement des conditions de la mise en œuvre» du pass sanitaire dans les établissements de santé «qui ne doit pas priver des patients de soins», rejoignant certains syndicats et associations. «L'Ordre des médecins rappelle que la mission de service public assumée par tous les soignants est de garantir l'accès aux soins pour tous», peut-on lire dans leur communiqué du 2 août.

Le projet de loi anti-Covid, qui a été adopté définitivement le 25 juillet par le Parlement, prévoit l'obligation du pass sanitaire pour les patients non urgents ou les visiteurs dans les établissements de santé et maisons de retraite. Déjà appliqué dans les lieux culturels et de loisirs depuis le 21 juillet, l'extension du pass sanitaire est prévue le 9 août. Entre-temps, le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision sur la loi le 5 août.

Comment accepter que des personnes ayant besoin de soins et qui s'adressent à l'hôpital puissent être refoulées parce qu'elles n'ont pas de pass sanitaire ?

La Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) a également alerté le 2 août «sur l'importance de maintenir la présence des proches auprès des patients en fin de vie».

«Comment accepter que des personnes ayant besoin de soins et qui s'adressent à l'hôpital puissent être refoulées parce qu'elles n'ont pas de pass sanitaire ?» s'interrogeaient des professionnels du monde de la psychiatrie dans une lettre ouverte adressée le 30 juillet à Jean Castex.

«Plutôt qu'éloigner des patients des services de soins, il serait plus adapté, et fortement nécessaire, de favoriser les accompagnements vers les lieux de vaccination pour les patients les plus démunis sur le plan psychologique», ajoutent les signataires parmi lesquels figurent notamment l'Union syndicale de la psychiatrie, le syndicat des psychiatres des hôpitaux ou encore la Fédération nationale des associations d'usagers en psychiatrie.

Le Syndicat national des médecins hospitaliers (SNMH FO) avait invité le 29 juillet à refuser «ces obstacles supplémentaires à la prise en charge des patients !». Et avant même le vote de la loi, le Collège des gynécologues avait demandé que «la prise en charge des grossesses puisse se poursuivre dans les conditions habituellement requises». 

Au même moment, les directeurs d'Ehpad de l'AD-PA appelaient «à considérer les établissements pour personnes âgées comme des lieux de résidence et ainsi garantir aux personnes âgées qui y résident la possibilité de maintenir les liens familiaux, sociaux, relationnels... qui sont les leurs dans les mêmes conditions que pour tout Français».