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Malgré la mobilisation des salariés d’Air France, la direction confirme 1 000 suppressions de postes

A la fin du nouveau comité central d’entreprise (CCE), Air France a officialisé les 1 000 départs volontaires qui auront lieu en 2016, alors que l’intersyndicale manifestait à quelques kilomètres de là, devant l’Assemblée nationale.

En conclusion du CCE, qui ne s’est pas déroulé à Roissy mais sous haute surveillance policière dans un hôtel particulier parisien, le PDG d’Air France, Fréderic Gagey, a déclaré lors du point presse que les «seuls départs» que l’entreprise envisageait se feraient sur la base du volontariat. La CGT, qui prend acte de cette décision, regrette néanmoins qu’aucun détail ne soit donné concernant les postes concernés par ces suppressions (pilotes, personnel navigant, personnel au sol). 1 900 emplois sont toujours menacés pour 2017, et restent, selon le secrétaire CGT du CCE, «suspendus aux accords» qui seront trouvés «pour gagner en productivité». 

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Afin de protester contre ces projets de destruction d’emplois et afficher leur solidarité envers leurs collègues victimes de poursuites judiciaires après le CCE mouvementé du 5 octobre dernier, plusieurs milliers de salariés d’Air France se sont rassemblés devant l’Assemblée nationale à l’appel de l’intersyndicale.

La chemise déchirée du Directeur des ressources humaines (DRH) d’Air France, devenue l’étendard de la lutte des salariés, était omniprésente lors de cette mobilisation. Sur un air de Zebda, on pouvait entendre les manifestants chanter non sans malice le titre «Tomber la chemise», lorsqu’ils n’en portaient pas une déchirée sur le dos ou qu’elle n’était pas présente dans leur slogans et sur leurs pancartes. «Au début, je me suis dit que l’on avait eu tort d’agir ainsi», nous a confié une salariée, «mais finalement, cette chemise a été un électrochoc qui a eu beaucoup de conséquences positives, sauf bien sûr pour nos collègues inculpés».

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Antoine, employé de la compagnie, dénonce lui le deux poids deux mesures des politiques qui «s’offusquent pour une chemise de patron» mais ne font «rien pour 2 900 familles». L’Etat, qui possède 17,6% d’Air France, est effectivement attendu sur ce dossier. «Il est temps de faire entrer l’humain dans les entreprises», poursuit Antoine, «on est dirigés par des financiers et il faut que ça cesse».

Retrouvez les images de la manifestation filmée par l'équipe de RT France :