L'opposition a exprimé son indignation après que la ministre du Travail Elisabeth Borne a expliqué que les employés concernés par l'obligation de disposer d'un pass sanitaire sur leur lieu de travail et qui ne s'y soumettront pas verraient leur contrat suspendu sans rémunération. «Pas de vaccin, pas de salaire. Et le vaccin contre la mort sociale ?» s'est ironiquement demandé Jean-Luc Mélenchon.
«Nous ne pourrons jamais être d’accord avec cette violence à l’égard des salariés. Où sont les syndicats ?» s'est exclamée Marine Le Pen.
Le président des Patriotes Florian Philippot, très hostile au pass sanitaire et à la vaccination obligatoire pour les soignants, s'est également indigné de ces annonces. «Procédure spéciale de suspension expresse du contrat de travail, sans rémunération ! Guerre sociale inédite et massive derrière le pass sanitaire ! Il n’y a strictement rien de sanitaire, c’est juste le projet oligarchique ! Naïfs réveillez-vous, lucides agissez tous ! Unis !» a-t-il écrit sur Twitter.
Le pass sanitaire obligatoire pour certaines professions à partir de la fin août
«Suspension du contrat de travail, sans rémunération, pour ceux qui refuseraient le pass sanitaire… On va jusqu’où comme ça ? Ceux qui courbent l’échine devant ce pouvoir se rendent-ils compte de la société qu’ils nous laissent ? N’ayons pas peur des mots», a pour sa part commenté Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France.
Interrogée sur les modalités de mise en place du pass sanitaire, la ministre du Travail Elisabeth Borne a expliqué le 20 juillet sur BFM TV que les salariés qui ne présenteraient pas le fameux sésame pour des postes où celui-ci sera obligatoire à partir de fin août verraient leur contrat de travail suspendu sans rémunération. Elle a précisé que les salariés réticents pourraient toujours «prendre des RTT ou des jours de congés». Ces dispositions ont été incluses dans un amendement du gouvernement au projet de loi sur les restrictions sanitaires. Il y aura également, selon elle, la possibilité «de convenir d'une autre affectation, dans un endroit» où le salarié ne sera «pas soumis au pass sanitaire».
Après douze heures de débat et l'examen de quelque 600 amendements, les députés ont adopté le texte en commission peu après 5h ce 21 juillet au matin. Vivement contesté par une frange de l'opinion, et ce jusque dans la rue, ce texte traduit les annonces du 12 juillet d'Emmanuel Macron, concernant notamment l'obligation vaccinale pour les soignants et le pass sanitaire (prouvant la vaccination complète, un test négatif récent ou l'immunisation) pour l'accès aux cafés, restaurants et trains à partir de début août. Ces nouvelles restrictions sanitaires sont défendues par l'exécutif face à l'augmentation des cas enregistrés de contamination au Covid-19 en France, due notamment au variant delta.