Martine Wonner, députée du Bas-Rhin et ex-LREM, a été écartée par son groupe «Libertés et Territoires» à l'Assemblée nationale, selon un communiqué de presse, publié ce 18 juillet.
La veille, participant comme plus de 114 000 Français à une manifestation contre l'extension du pass sanitaire annoncée par Emmanuel Macron, Martine Wonner avait pris la parole devant les protestataires.
«Allez faire le siège des parlementaires, allez envahir leurs permanences pour dire que vous n'êtes pas d'accord», avait-elle lancé, signifiant son désaccord avec ce qu'elle assimilait à une «dictature».
Dans son communiqué du 18 juillet, le groupe centriste juge les propos «inacceptables», compte tenu d'un contexte où «certains parlementaires font l'objet de menaces de mort et où des élus sont régulièrement la cible de violence».
Plus tôt dans la journée, les députés membres de ce groupe Olivier Falorni, Jeanine Dubié et Sylvia Pinel, avaient appelé à son exclusion.
Les prises de position de Martine Wonner avaient également fait réagir l'ex-ministre de l'Intérieur et désormais chef des députés LREM à l'Assemblée, Christophe Castaner.
Celui-ci avait en effet écrit au président de l'Assemblée Richard Ferrand en estimant qu'il «conviendrait [de] saisir le procureur de la République de Paris, afin de vérifier la véracité des propos tenus [lors de la manifestation du 17 juillet] ainsi que les éventuelles suites pénales qu'il pourrait y donner». «Dans le contexte de recrudescence des menaces et des actes contre les élus et tout particulièrement contre les parlementaires, il ne saurait être toléré qu'une représentante de la Nation, siégeant à nos côtés, puisse proférer de telles paroles, incitant à la haine et à la rébellion, y compris par des actes violents», considérait Christophe Castaner dans ce courrier dont l'AFP a eu connaissance.
Sur Twitter, Martine Wonner avait alors réagi, dénonçant des propos «surinterprétés pour [lui] porter préjudice». Elle avait par ailleurs souligné que, face aux «non-réponses par mail, tél[éphone] ou courrier de leurs élus», les «collectifs citoyens» iraient solliciter des rendez-vous «dans les permanences qui servent à cela».