Lors d'une allocution présidentielle ce 12 juillet, le président français Emmanuel Macron a annoncé une série de mesures pour faire face à un rebond des contaminations au Covid-19. A ce titre, il a notamment annoncé l'extension du pass sanitaire aux lieux recevant du public ou encore la mise en place de l'obligation vaccinale pour ceux qui sont «au contact de personnes fragiles», malgré l'opposition d'une partie de la classe politique.
A droite de l'échiquier politique, les réactions ne se sont pas fait attendre, ses membres dénonçant de manière quasi-unanime un recul des libertés individuelles.
«L’extension du pass sanitaire revient à instaurer une vaccination obligatoire qui ne dit pas son nom, et à créer deux catégories de citoyens. Autant je suis favorable à la vaccination des soignants, autant je crois que cette mesure est brutale et inadaptée», s'est inquiété le député Les Républicains Julien Aubert.
Le chef de file des Patriotes Florian Philippot a fustigé pour sa part le piétinement des «droits fondamentaux» en évoquant l'extension du pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour certaines professions dont les aides-soignants. «Je n'ai pas vu ce soir un président de la République mais un dictateur», a-t-il renchéri.
Pour Nicolas Dupont-Aignan, le président de la République est «devenu fou». Le chef de file de Debout la France a fustigé un homme «dangereux» qui met en branle des mesures contraires à toutes les libertés fondamentales. «Trains, restaurants, cafés, cinémas… Macron met au ban des millions de Français, au mépris de nos droits fondamentaux et de l’égalité républicaine», s'est indigné le président de Debout La France.
Même réaction d'indignation du côté de Marine Le Pen. La présidente du Rassemblement national (RN) a évoqué sur Twitter un «recul grave des libertés individuelles» et une «liquidation de notre système de protection sociale», ajoutant, en faisant référence à la réforme des retraites, que les Français «paieront l’imprévoyance et l’incompétence de nos dirigeants».
Son collègue, le député européen du RN Gilbert Collard, a de son côté accusé sur RT France le président de la République d'instaurer «une dictature vaccinale», estimant que la contrepartie serait au minimum d'exiger que «l'Union européenne rende public les contrats qui [la] lie aux laboratoires».
A gauche de l'échiquier politique, les critiques ont également fusé. Pour la députée de La France insoumise (LFI) Danièle Obono, le chef de l'Etat «contraint la population à la vaccination obligatoire mais pas Big Pharma». Elle a regretté dans la foulée qu'Emmanuel Macron fasse «la chasse aux chômeurs mais pas aux profiteurs de crise» tout en «préparant la destruction du système des retraites».
De son côté, le député LFI Adrien Quatennens a déploré une politique sanitaire répressive ne suivant pas les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé : «Pour la vaccination, l’OMS préconise de convaincre plutôt que de contraindre. Mais comme l’équipe qui a raconté mille foutaises sur les masques, les tests et tout le reste n’a plus grand chose de convaincant, ce sera pour le vaccin comme pour le reste : à la matraque.»
Le lendemain matin, le chef des insoumis Jean-Luc Mélenchon a également tonné contre les annonces du président de la République, qu'il a qualifiées de «contradictions» et d'«aberrations». «Les décisions de Macron sentent l'abus de pouvoir et la discrimination sociale. Exemple : le pass sanitaire obligatoire sera vérifié par des policiers non vaccinés. Bienvenue en absurdie. Le pays n'est ni protégé ni organisé pour la 4ème vague», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
En outre, le discours d'Emmanuel Macron a été jugé «inquiétant» par l'éditorialiste Alexis Poulin, qui regrette la mise en place d'une «politique de contrôle» et non la réalisation d'une «politique sanitaire».
La vaccination obligatoire pour les soignants constitue au contraire une «bonne nouvelle» pour Eric Bouchard, médecin généraliste dans les Alpes-Maritimes. «Encore 40% des soignants dans les Ehpad ne sont pas vaccinés» a-t-il déploré.