France

«Extrêmement combative» : réélue à la tête du RN, Marine Le Pen se tourne vers la présidentielle

Marine Le Pen, qui a été largement réélue le 4 juillet à la tête du RN, s'est déclarée «déterminée» en vue de la présidentielle, alors que le parti est réuni en congrès à Perpignan après la déception provoquée par son score aux élections régionales.

Marine Le Pen, largement réélue le 4 juillet à la tête du Rassemblement national (RN) avec 98,35% des suffrages, bat le rappel de ses militants réunis en congrès à Perpignan pour la présidentielle, la déception engendrée par les résultats du parti lors des élections régionales ayant généré des questionnements. S'adressant à la presse avant son discours prévu à 15h, elle s'est déclarée «extrêmement combative et déterminée» et pas du tout «découragée» pour la présidentielle. «Je n’ai pas de doute sur ce qui est nécessaire de faire pour la France», a-t-elle ajouté. 

«Rien n'est perdu, il y a encore un chemin» vers la victoire, avait assuré le 3 juillet le numéro deux du parti Jordan Bardella, très applaudi et devenu le 4 juillet le «premier vice-président» du parti. Il sera amené à remplacer en septembre Marine Le Pen à la tête du parti le temps de la campagne. Le maire de Perpignan, Louis Aliot, qui convoitait aussi cette fonction, a été nommé vice-président tout comme le maire d'Hénin-Beaumont, Steeve Briois.

Une ligne «parfaitement validée» par les nouvelles instances du parti

Marine Le Pen a affirmé devant la presse que sa ligne de rassemblement était parfaitement validée» par les nouvelles instances, présentées le 4 juillet. Des instances qu'elle a voulu «féminiser» et ouvrir à des «personnalités d'ouverture» comme l'ex-LR Jean-Paul Garraud, qui a pris sa carte au RN et entre au bureau exécutif du parti.

Jordan Bardella a été le mieux élu au conseil national, devant Louis Aliot, Steeve Briois, l'eurodéputé Nicolas Bay et le maire de Fréjus David Rachline. Le bureau national (BN, direction élargie) est porté de 40 à 45 membres, dont deux invités permanents personnifiant «l'ouverture», qui n'ont pas leur carte au RN : le président du parti localiste Hervé Juvin et l'ancien ministre sarkozyste Thierry Mariani.

Marine Le Pen a aussi fait entrer au bureau exécutif (BE, direction) trois autres femmes : Edwige Diaz, Hélène Laporte et Alexandra Masson. Kevin Pfeffer devient trésorier, en remplacement de Wallerand de Saint Just.

 «Nous n'avons pas le droit de douter», a expliqué le 3 juillet Jordan Bardella, alors que l'échec aux régionales a suscité des critiques en interne et à la périphérie du parti sur son fonctionnement, son implantation locale ou sa ligne de «normalisation». Il a fustigé à cet égard les «planqués», les «déserteurs» du parti qui «tirent dans le dos des combattants de première ligne».

Les militants sont venus au congrès avec beaucoup de questions après la défaite des régionales, lesquelles ont été effleurées lors des tables rondes le 3 juillet.

Le maire de Moissac, Romain Lopez, a souligné qu'une victoire «passe par une implantation locale», revenant sur son expérience de candidat qui n'a pas affiché l'étiquette du RN. Il a défendu le besoin de «cadres locaux enracinés» qui «puissent s'exprimer sur la durée, en toute liberté».

«Il y a eu une forme de défaillance à mobiliser» les électeurs, a affirmé Marine Le Pen, qui va mener une réflexion sur les moyens de combattre l'abstention. Elle a par ailleurs confié être «vaccinée entièrement» contre le Covid et a confirmé son opposition à toute vaccination «obligatoire».

Dans son discours, Marine Le Pen devrait évoquer les thèmes fondamentaux de son parti, comme l'immigration, et devrait faire valoir son travail de «rassemblement» telle la déclaration commune publiée le 2 juillet avec 15 alliés en Europe.