France

La ville de Strasbourg réveillée par un séisme de magnitude 3,9

Après l'arrêt d'un projet de géothermie qui provoquait des séismes, Strasbourg a connu le 26 juin plusieurs secousses, dont une mesurée à 3,9. Le Renass a évalué la principale secousse comme «induite», c'est-à-dire provoquée par l'homme.

Un séisme de magnitude 3,9 selon le réseau national de surveillance sismique (Renass), basé à Strasbourg, a réveillé l'agglomération alsacienne dans la matinée du 26 juin, plusieurs mois après l'arrêt d'un projet de géothermie près de Strasbourg, qui avait lui-même provoqué plusieurs séismes. Un second séisme a été enregistré cinq minutes plus tard (de magnitude 2,3) au nord de Strasbourg, à proximité de la commune de La Wantzenau.

Le Département analyse, surveillance, environnement du CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives, CEA-Dase) a indiqué de son côté une magnitude de 4,3 pour le premier séisme, dont il a situé l'épicentre au nord-ouest de Strasbourg.

La principale secousse a été classée comme «induite» par le Renass, c'est-à-dire provoquée par une activité humaine. Il s'agit du plus fort séisme ressenti ces derniers mois dans la région. 

«C'était du vraiment costaud cette fois», a tweeté Alain Fontanel, l'un des leaders de l'opposition au conseil municipal strasbourgeois. «Toute la maison a tremblé pendant quelques secondes. Merci aux apprentis sorciers de la géothermie profonde pour ce réveil brutal», a-t-il ajouté. De nombreuses réactions similaires étaient visibles sur les réseaux sociaux.

Un projet de géothermie profonde a été développé jusqu'en décembre au nord de Strasbourg, sur les communes de Vendenheim et Reichstett, voisines de La Wantzenau. La préfecture du Bas-Rhin a annoncé le 7 décembre l'arrêt définitif du projet, après une série de séismes plus ou moins intenses (dont l'un de magnitude 3,5) et classés comme «induits» par le Renass. 

Fonroche géothermie, le porteur de projet, avait admis que ses activités étaient à l'origine de certains séismes.

«La localisation et la première estimation de profondeur nous font clairement penser que ces évènements sont dans la suite des précédents», a déclaré le 26 juin à l'AFP Jérôme Vergne, sismologue à l'Ecole et observatoire des sciences de la terre de Strasbourg.

«Nous avions continué à enregistrer une activité sismique persistante ces derniers mois. Le sous-sol met un certain temps à réagir à l'arrêt [du projet], et à retrouver un état de contrainte naturelle», a-t-il ajouté, précisant : «Ce qui est étonnant, c'est qu'on a eu aujourd'hui le séisme le plus important de la séquence.»