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Il y a une «division Est-Ouest» au sein de l'Union européenne, estime Emmanuel Macron

Ce 25 juin, Emmanuel Macron a exposé son analyse quant aux différences de valeurs entre pays occidentaux et orientaux de l'UE. Le chef d'Etat prône une «stratégie» pour la défense de ce qu'il considère être les «valeurs européennes».

Lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil européen des 24 et 25 juin, le président Français Emmanuel Macron s'est notamment épanché sur les récentes tensions au sein de l'UE, au sujet des «valeurs» européennes.

Répondant à une question du journaliste de Libération Jean Quatremer, le chef d'Etat a reconnu l'existence d'une  «division Est-Ouest», dans un contexte de critiques exprimées par une majorité des pays membres de l'UE à l'encontre de la Hongrie, au sujet d'une loi interdisant notamment la promotion de l'homosexualité auprès des mineurs – et, plus globalement, d'accusations en «illibéralisme» formulées par des pays d'Europe de l'Ouest à l'encontre de certains de leurs voisins orientaux.

Ce n'est pas un problème Viktor Orban [...] C'est un problème plus profond

Emmanuel Macron a donné son analyse à propos de cette division intra-UE, en ces termes : «Ce n'est pas un problème Viktor Orban [...] C'est un problème plus profond, il y a une montée d'illibéralisme, dans des sociétés qui se sont battues contre le communisme, qui en sont sorties, qui ont ensuite rejoint l'économie libérale puis l'UE et qui aujourd'hui sont en train d'être attirées par des modèles de société, des modèles politiques qui sont contraires à nos valeurs». 

Partant, Emmanuel Macron a suggéré aux défenseurs de ce qu'il considère être les valeurs «européennes», d'engager une forme de bataille des idées dans les pays concernés : «On doit, nous, réengager un travail avec des intellectuels, des sociétés civiles, et expliquer, peut-être être beaucoup plus présents dans la presse de ces pays, peut-être apporter des démonstrations plus fortes, mieux soutenir celles et ceux qui défendent les idées "européennes" dans le sens de notre socle de valeurs.» Et le président de la République d'appeler de ses vœux «une stratégie en la matière».

En revanche, Emmanuel Macron jugerait contre-productif une «stratégie qui fonctionne[rait] par l'exclusion et la stigmatisation», dans la mesure où le problème est, selon lui, «profond». Concrètement, le président français refuse de conditionner à des exigences en matière de «valeurs» la solidarité financière au sein de l'UE – dont bénéficient les Etats d'Europe orientale. «Je ne mettrai jamais un système d'équivalence entre les valeurs et l'argent», a martelé le chef d'Etat.

Orban rejette les accusations en homophobie

Le 24 juin, les critiques adressées à Budapest par ses partenaires européens ont franchi un cap, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte déclarant que la Hongrie n'avait «plus rien à faire dans l'Union européenne», à son arrivée au sommet des 27.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, de son côté, balaie les accusations en homophobie visant la loi hongroise controversée, affirmant notamment : «La loi ne porte pas sur les homosexuels. Elle concerne la façon dont les parents veulent faire l'éducation sexuelle de leurs enfants. Sous le régime communiste, l'homosexualité était punie et je me suis battu pour leur liberté et leurs droits. Je défends les droits des homosexuels.»