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L'éducation sexuelle est «exclusivement l'affaire des parents» : Orban défend sa nouvelle loi

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a défendu la loi de son pays interdisant la diffusion de matériel dans les écoles censé promouvoir l'homosexualité ou le changement de genre, réfutant qu'elle porte atteinte aux droits des homosexuels.

Le Premier ministre Viktor Orban a fermement réfuté ce 24 juin qu'une nouvelle loi hongroise controversée portait atteinte aux droits des personnes LGBT, en arrivant à Bruxelles pour un sommet de l'UE.

«La loi ne porte pas sur les homosexuels. Elle concerne la façon dont les parents veulent faire l'éducation sexuelle de leurs enfants. Sous le régime communiste, l'homosexualité était punie et je me suis battu pour leur liberté et leurs droits. Je défends les droits des homosexuels», a affirmé le chef du gouvernement hongrois, critiqué par une majorité de ses homologues européens pour cette nouvelle législation.

La loi hongroise prévoit désormais que «la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l'identité de genre, le changement de sexe et l'homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans». Elle a été qualifiée le 23 juin de «honte» par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Il ne s'agit en aucun cas d'une loi sur l'homosexualité

Dix-sept pays membres, dont la France, l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie, ont par ailleurs interpellé dans une lettre commune les chefs de l'UE et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres (invité au sommet de l'UE) sur la nécessité de faire respecter les valeurs européennes. Sans mentionner la Hongrie, la lettre déplore des «menaces contre les droits fondamentaux et en particulier le principe de non-discrimination en raison de l'orientation sexuelle».

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte est allé plus loin, estimant que la Hongrie, n'avait «plus rien à faire dans l'Union européenne», à son arrivée au sommet des 27. «Pour moi, ils n'ont plus rien à faire dans l'UE, mais je ne suis pas seul à décider. Il y a 26 autres pays», a-t-il déclaré à des journalistes. Rappelant que l'UE était« une communauté de valeurs», le dirigeant libéral a dit vouloir «faire plier» Budapest sur cette question.

«Pour toute la Hongrie, c'est un honneur qu'un Premier ministre ou un chef de Commission s'intéresse à une loi hongroise, nous sommes à leur disposition et je serai heureux de leur dire qu'il ne s'agit en aucun cas d'une loi sur l'homosexualité», a poursuivi Viktor Orban. «Cette loi concerne la façon dont un enfant apprend la sexualité. Ce sont des questions difficiles et les décisions à ce sujet sont exclusivement l'affaire des parents. L'Etat doit créer les conditions pour que les parents puissent exercer ces droits», a-t-il encore affirmé.