France

Financement libyen présumé : Mimi Marchand placée en détention pour violation du contrôle judiciaire

La patronne de l'agence Bestimage a été placée en détention provisoire pour viol de son contrôle judiciaire. Elle a été mise en examen en juin dans un volet de l'enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy.

Michèle «Mimi» Marchand, célèbre figure de la presse people mise en examen début juin dans un volet de l'enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy, a été placée le 18 juin en détention provisoire pour avoir violé son contrôle judiciaire, selon l'AFP, se basant sur des sources concordantes. «Une écoute a établi qu'elle n'avait pas respecté son contrôle judiciaire car elle a parlé à quelqu'un [à qui elle n'avait pas le droit de parler]», a indiqué à l'agence de presse une source proche de l'enquête.

Le Parquet national financier (PNL) a confirmé le matin du 19 juin à l'AFP l'incarcération de la patronne de l'agence photo Bestimage pour cause de violation du contrôle judiciaire.

Mimi Marchand a été mise en examen le 5 juin pour «subornation de témoin» et «association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée». Son contrôle judiciaire prévoyait une interdiction de contact avec plusieurs personnes, parmi lesquelles l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog, et le directeur de la rédaction du JDD et de Paris Match, Hervé Gattegno.

L'enquête fait suite à un entretien accordé en novembre dernier par l'homme d'affaires Ziad Takieddine à un journaliste de l'hebdomadaire Paris Match, qui s'était rendu au Liban avec un photographe de Bestimage.

Dans cet entretien, Ziad Takieddine était revenu sur ses déclarations contre Nicolas Sarkozy, alors qu'il l'accusait depuis des années d'avoir touché de l'argent pour sa campagne présidentielle de 2007 de la part du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Deux mois plus tard, interrogé par les juges d'instruction chargés du dossier libyen, l'intermédiaire franco-libanais, connu pour sa versatilité, avait prétendu que ses propos avaient été «déformés» par Paris Match qui, avait-il ajouté, «appartient à un ami de Sarkozy».

Quatre autres personnes soupçonnées d'avoir pris part à l'organisation de cet entretien controversé ont été mises en examen. Parmi celles-ci, le publicitaire Arnaud de la Villesbrunne, l'homme d'affaires Pierre Reynaud et Noël Dubus, un homme déjà condamné pour escroquerie.

Le photographe auteur du reportage photo et vidéo, Sébastien Valiela, a été entendu le 14 juin comme «suspect libre» dans cette enquête.