France

Saint-Brieuc : le chantier du parc éolien offshore pollué par une nappe d'huile

Un navire impliqué dans la construction du parc éolien dans la baie de Saint-Brieuc a provoqué une «pollution d'ampleur significative». La ministre Barbara Pompili a convoqué le promoteur en précisant qu'elle ferait preuve d'une «tolérance zéro».

Un navire de forage impliqué dans la construction du grand parc éolien en mer qui doit voir le jour dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) a provoqué le 14 juin une «pollution d'ampleur significative» après avoir rejeté accidentellement une centaine de litres d'huile dans l'océan selon un communiqué de la préfecture maritime de l'Atlantique. Celle-ci précise avoir rapidement «transmis les éléments observés au procureur de la République de Brest» qui est à présent en charge du dossier. 

Ce navire baptisé Aeolus appartient à la société néerlandaise Van Oord et mène des opérations de forage au large de Saint-Brieuc dans le cadre du chantier de construction du parc éolien mené par la société Ailes Marines, filiale du groupe espagnol Iberdrola. Le même jour, peu après l'incident, la société a signalé une fuite «d’huile hydraulique qui sert au système de forage». La pollution a rapidement été observée par le satellite CleanSeaNet puis confirmée par un avion des douanes dans l’après-midi. Une nappe d'huile de près de 16 kilomètres de long et 2,8 kilomètres de large s'est formée à 18,5 kilomètres des côtes au nord d’Erquy, a rapporté l'AFP.

Comme le précise Libération, la société Ailes Marines a rapidement évoqué un liquide «utilisé dans les systèmes de guidage des foreuses» qui serait un «fluide, spécialement conçu et développé pour les travaux en mer» en précisant que ce liquide était «biodégradable selon les critères internationaux de l’OCDE» et qu'il était «considéré dans l’industrie comme l'un des plus respectueux de l’environnement». La société maritime a également précisé que «les travaux ont été immédiatement stoppés dans l'attente de l'inspection technique du gabarit de forage par les autorités». Une fois cette l'inspection terminée, le navire retournera aux Pays-Bas «afin d’effectuer une vérification technique complète du navire et des outillages». 

La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili fera preuve d'une «tolérance zéro»

Réagissant à cet incident, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a annoncé ce 15 juin sur Twitter qu'elle ne tolérerait «aucune négligence dans le déploiement des parcs éoliens en mer», précisant dans la foulée qu'elle allait convoquer «les responsables d’Iberdrola, constructeur du parc de Saint-Brieuc, pour qu’ils s’expliquent sur la situation». En début d'après-midi, la ministre a de nouveau posté un message en soulignant que les autorités allaient s'assurer qu’Iberdrola prenne «toutes les mesures pour nettoyer la pollution». D'après l'AFP, la ministre a fait passer au cours de ce rendez-vous «un message de tolérance zéro sur la manière dont doit être mené le chantier» et réclamé la «plus grande transparence» vis-à-vis de tous les acteurs, a indiqué son cabinet à l'issue de l'entretien.

Le parc éolien en mer de Saint-Brieuc doit être érigé à 16,3 kilomètres au large des côtes bretonnes et a suscité de vives critiques, notamment du côté des pêcheurs qui ont attiré l'attention des pouvoirs publics sur les risques de pollution de ce chantier en invoquant la préservation des espèces animales et maritimes. «La baie de Saint-Brieuc n'est pas un laboratoire à ciel ouvert où des industriels viendraient tester des outils et polluer l'environnement marin», a dénoncé le comité départemental des pêches des Côtes-d'Armor, précisant que les pêcheurs et leurs représentants iront «porter plainte contre la société Ailes Marines».

Ce parc éolien qui doit entrer en fonction à la fin de 2023 verra érigées 62 éoliennes de plus de 200 m de haut fixées sur les fonds marins. D’une capacité de 496 MW chacune, ce parc est censé produire 1 820 GWh, soit la consommation électrique annuelle de 835 000 habitants d'après son promoteur.