France

Fin de l'opération Barkhane au Mali : La France insoumise réclame un débat parlementaire

La France insoumise a demandé à ce qu'un débat parlementaire soit tenu sur l'opération militaire Barkhane au Sahel dont Emmanuel Macron a annoncé la fin. La LFI s'est notamment interrogée sur les objectifs de l'opération et sur son bilan.

Le groupe parlementaire La France insoumise (LFI), a réclamé le 10 juin au soir un «débat parlementaire» sur la fin de l’opération militaire française Barkhane au Sahel, annoncée le jour-même par Emmanuel Macron.

Critiquant le «flou des formulations du président et la précipitation qui semble le guider», le groupe parlementaire LFI a souligné dans un communiqué qu'il «ne saurait s’opposer au principe d’une refonte de cette opération. A condition qu’elle s’achemine vers un retrait de l’armée française». Il a déploré les pertes humaines dans les rangs des soldats français et des civils maliens, ainsi que le coût de l'opération, pour un résultat insuffisant selon lui.

Est-ce qu'on tire un bilan de savoir à quoi ça a servi d'être ainsi présent ?

«Je suis très inquiète de l'embourbement dans cette région et surtout, je continue à en appeler à un débat parlementaire parce que, pour l'instant, la façon dont le président de la République gère ce type d'intervention se passe totalement de débat national», a déclaré le 11 juin Clémentine Autain, député et tête de liste LFI pour les régionales en Ile-de-France.

«Est-ce qu'on tire un bilan de savoir à quoi ça a servi d'être ainsi présent ? Est-ce qu'on a fait reculer véritablement l'ennemi que nous cherchions à abattre ? Comment les populations locales ont pris notre intervention ? Tout ça doit être posé sur la table», a énuméré Clémentine Autain sur Public Sénat. Le gouvernement doit faire à l'Assemblée nationale, le 22 juin, puis au Sénat, une déclaration sur la programmation militaire, qui sera suivie d'un vote.

8 ans d'engagement et 5 100 soldats déployés actuellement au Sahel

Après plus de huit ans d'engagement massif, Emmanuel Macron a annoncé le 10 juin une réduction de la présence militaire française au Sahel, mesure comprenant la fermeture de bases et une réarticulation de la lutte antidjihadiste autour d'une «alliance internationale» associant des Européens.

Aurélien Taché, député ex-LREM et membre de la commission de la Défense nationale, avait réagi le 10 juin sur Twitter, affirmant que «si l'opération Barkhane au Mali était construite sur de bonnes intentions, force est de constater que cette stratégie d’ingérence, comme celle des USA en Afghanistan ou celle de Nicolas Sarkozy en Libye, n’a pas été payante !»

Emmanuel Macron n'a pas donné d'indications chiffrées en termes d'effectifs mais a évoqué une réduction des «emprises», c'est-à-dire du nombre de bases françaises dans la région. Paris déploie actuellement quelque 5 100 soldats contre les djihadistes affiliés à Daesh et à Al-Qaïda, pour soutenir les armées affaiblies des Etats du Sahel qui peinent à les combattre seules.