France

Un chef d'entreprise aurait avoué avoir commandité l'assassinat d'un syndicaliste et Gilet jaune

Muriel M. aurait reconnu avoir accepté que l'un de ses salariés adhérent à la CGT et sympathisant des Gilets jaunes soit assassiné par un membre de l'officine aux liens sulfureux déjà impliquée dans la tentative de meurtre d'une coach en entreprise.

Nouvel épisode dans l'affaire de l'incroyable officine criminelle liant renseignement et franc-maçonnerie : un chef d'entreprise aurait avoué avoir commandité auprès de Frédéric V.– un élément central de ladite cellule criminelle – un contrat sur la tête de l'un de ses salariés adhérent à la CGT et proche des Gilets jaunes. 

Comme le rapporte RTL, Muriel M. est une mère de famille de 54 ans, à la tête depuis près de 30 ans d’une entreprise de plasturgie installée près d’Oyonnax, dans l'Ain. Elle a été mise en examen le 7 mai dernier pour association de malfaiteurs en vue de commettre un meurtre et placée en détention provisoire. La veille, celle-ci aurait en effet avoué aux enquêteurs la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris avoir commandité l'assassinant d'un salarié «gênant», Hassan T., adhérent à la CGT et ayant ouvertement participé au mouvement des Gilets jaunes. Muriel M. aurait fait appel aux services de Frédéric V., ancien journaliste reconverti dans la sécurité privée dont le nom avait été cité comme un des principaux intervenants de l'affaire de la tentative de meurtre d'une figure du milieu du coaching en entreprise.

Un syndicaliste qui aurait menacé «l'esprit familial» de l'entreprise

En janvier 2020, les tensions se multiplient entre Muriel M. et l'un de ses salariés en poste depuis quatre ans, Hassan T, mécanicien de 52 ans et adhérent à la CGT. Membre dès novembre 2018 du mouvement des Gilets jaunes, celui-ci se serait «rendu presque chaque soir sur le rond-point voisin de Brion», toujours selon RTL. 

Muriel M. aurait raconté aux enquêteurs avoir trouvé Hassan T. «obnubilé», et lui aurait demandé «d’essayer de se calmer» car il parlait de ses activités «à tout le monde à l'atelier». Une participation d'Hassan T. à une manifestation contre la réforme des retraites à Bourg-en-Bresse en 2019 «sur ses heures de délégations» aurait également «mis en colère» le chef d'entreprise.

En décembre 2019 enfin, Hassan T. est élu au Comité social et économique, ce qui aurait fait craindre à Muriel M. qu’il ne fédère d’autres salariés autour de lui et que «des syndicats se déclarent». «Après, on perd l’esprit familial», aurait-elle déclaré aux policiers. Une rupture conventionnelle aurait alors été proposée à Hassan T., que celui a refusée.

Une solution radicale aurait été proposée par un membre d'une officine sulfureuse

C’est alors que Frédéric V. – que Muriel M. aurait fortuitement rencontré en 2019 – aurait proposé au cours d’un repas au chef d'entreprise de faire disparaître Hassan T., ce à quoi elle aurait affirmé avoir été dans un premier temps réticente. «Quinze jours après il a rappelé [...] il m’a mis la pression et j’ai dit oui. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai dit oui [...] j’étais faible et influençable [...] j’ai réalisé que j’ai fait une grosse connerie», aurait-elle déclaré aux enquêteurs.

«[Frédéric V.] m’a dit qu'en fait ces choses pouvaient arriver, qu’il avait la possibilité de le faire disparaitre […] il m’a dit que 600 personnes disparaissaient chaque jour en France», aurait expliqué Muriel M.. Quinze jours plus tard, le contrat sur la tête du syndicaliste est validé, pour un montant d'environ 80 000 euros.

Murielle M. aurait par la suite tenté d’arrêter le processus : «Cela m’a torturé [...] quand j’ai vu fin février que Monsieur T. était toujours là j’ai dit "on arrête tout stop !"», a-t-elle déclaré, en affirmant qu'un contre-ordre aurait alors été explicitement donné à Frédéric V. Celui-ci n'aurait cependant jamais évoqué cet élément lors de ses auditions, et Muriel M. n’aurait par ailleurs jamais demandé de remboursement. 

Frédéric V. aurait quant à lui expliqué que c'est après la découverte par la police en juillet 2020 de la tentative d'assassinat de la coach en entreprise qu'il aurait décidé d'abandonner le contrat visant Hassan T. Un contrat qui aurait été confié à Sébastien L., agent de protection rapprochée qui avait été lui aussi rapidement interpellé dans l'affaire de la coach.