En déplacement dans la Drôme le 8 juin, Emmanuel Macron a reçu une gifle alors qu'il s'apprêtait à serrer les mains du public venu l'accueillir à Tain-l'Hermitage. Une vidéo de l'incident a circulé sur les réseaux sociaux.
Sur les images qui ont été très largement relayées sur les réseaux sociaux et à la télévision, on peut entendre l'agresseur déclarer : «Montjoie Saint-Denis, à bas la macronie !», avant de porter un coup au visage du président. Le slogan n'est pas passé inaperçu du côté de La France insoumise qui fait bloc derrière Jean-Luc Mélenchon au lendemain de l'annonce d'une plainte déposée contre le blogueur royaliste Papacito qu'il accuse d'«appel au meurtre» contre ses militants et lui-même.
«Cette fois-ci vous commencez à comprendre que les violents passent à l'acte ? Je suis solidaire du Président», a écrit Jean-Luc Mélenchon. «"Montjoie Saint-Denis" prononcé avant la gifle sur le Président : ce slogan est celui de l’extrême-droite royaliste. Exactement ce qu’est Papacito. Ça y est, vous la prenez au sérieux la violence d’extrême-droite maintenant ? Solidaire du Président», a écrit pour sa part le député Eric Coquerel.
Selon la préfecture, deux personnes ont été interpellées dans la foulée. L'entourage du président cité par l'AFP évoque une «tentative de gifle». Le président a continué sa visite, a précisé l'Elysée.
Du côté de l'exécutif, le Premier ministre Jean Castex a appelé à «un sursaut républicain» devant l'Assemblée nationale, rapporte l'AFP. «La démocratie [...] c'est le débat, c'est le dialogue, c'est la confrontation d'idées, c'est l'expression de désaccords légitime, bien entendu, mais ça ne peut en aucun cas être la violence, l'agression verbale et encore moins l'agression physique», a-t-il encore affirmé.
«Aucun désaccord politique ne justifiera jamais la violence. Le respect des institutions de la République et de ses représentants est un principe cardinal de notre vie démocratique», a déclaré pour sa part l'ancien ministre et président sortant du Conseil régional des Hauts-de-France Xavier Bertrand.
«Si le débat démocratique peut être âpre, il ne saurait en aucun cas tolérer la violence physique. Je condamne fermement l’agression physique intolérable qui a visé le président de la République», a écrit Marine Le Pen dans la foulée.
Peu après l'incident, le procureur de la République à Valence, Alex Perrin, a annoncé que deux personnes dont l'auteur de la gifle avaient été placées en garde à vue. «Les deux hommes interpellés sont deux Drômois âgés de 28 ans, inconnus de la justice», a-t-il précisé.
Cet épisode n'est pas sans rappeler la mésaventure de Manuel Valls, qui fut giflé lors d'un déplacement en 2017. L'agresseur, un jeune Breton avait été condamné en première instance à trois mois de prison avec sursis et 105 heures de travail d'intérêt général (TIG). Il s'était ensuite présenté avec l'humoriste controversé Dieudonné en face de Manuel Valls dans sa circonscription de l'Essonne aux élections législatives de 2017. L'ancien Premier ministre l'avait finalement emporté non sans difficultés au deuxième tour face à une candidate de La France insoumise.